Né dans le quartier Saint-Georges à Lyon (5ele arr.) Auguste Forgues avait commencé à travailler très jeune comme manœuvre dans le bâtiment, puis dans la métallurgie comme ouvrier doreur (1936) et surtout ébarbeur chez Richard-Continental à Villeurbanne où il allait travailler pendant vingt huit ans comme OS1. De la fin des années 1920 à 1935, Il travailla tour à tour dans la région lyonnaise, stéphanoise, grenobloise et même à Marseille.
Il fut membre jusqu’en 1936 et comme de nombreux anarchistes lyonnais de l’organisation Front commun contre le fascisme constitué en mars 1933 au lendemain de l’accession d’Hitler au pouvoir. Il se retira de cette organisation comme les autres compagnons libertaires lorsqu’en 1936, autour de son animateur principal Gaston Bergery, elle se transforma en Parti frontiste.
Lors du déclenchement de la guerre civile, Auguste Forgues partit comme volontaire en Espagne où il allait combattre pendant treize mois dans les milices confédérales. Recommandé par le syndicat CGTSR des métaux, il avait gagné Perpignan où le Comité de défense de la révolution espagnole l’avait dirigé sur Barcelone dont il conserva l’image donnée par les transports qui étaient « tout émaillés en noir et rouge. Ils travaillaient nuit et jour pour refaire les trams et les voirures aux couleurs de la CNT et de la FAI ; c’est ce qui frappait le plus à Barcelone, les transports avec le noir et le rouge ». Il fut affecté à la section internationale de la Colonne Ascaso. Après avoir combattu à Teruel, il participa avec la Colonne Durruti à la défense de Madrid avant de revenir sur le front d’Aragon.
Á l’automne 1937, il fut rapatrié en bateau par le consulat français avec d’autres combattants et après avoir été menotté et fouillé « pour voir si on n’avait pas d’armes » débarqua à Marseille, accueilli par des compagnons avec vivres et cigarettes, puis regagna Lyon. En 1938 il y était membre de la section locale de la Solidarité internationale antifasciste (SIA) qui en septembre organisa sous le titre L’Espagne vous parle une exposition itinérante dans les quartiers et la banlieue lyonnaise.
A la Libération Auguste Forgues, qui était également membre de la Libre pensée, fut l’un des fondateurs de la CNTF à Lyon où son siège se trouvait 60 rue Saint-Jean. En 1953 il demeurait 6 rue Marius Gonin, et était le trésorier du syndicat des métaux de la CNTF de Lyon (17e Union régionale). Les autres membres du bureau étaient Louis Boulez (secrétaire) et Joachim Perna (secrétaire à la solidarité). A la fin des années 1960, il collaborait à l’hebdomadaire Espoir (Toulouse).