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Né à Santander le 28 mai 1898, Luciano Allende avait eu une enfance difficile. Émigré en France en 1913 sans doute pour échapper au service militaire il travaillait à la verrerie de Venissieux dans la banlieue lyonnaise. Il était alors âgé de quinze ans. Au printemps 1914 il arrivait dans la région parisienne et travaillait à la verrerie de Clichy. Il était déjà militant et s’était lié d’amitié avec Gaston Rolland.
Dans les années 1920 il travaillait comme ouvrier cimentier, résidait 120 Boulevard de la Villette à Paris, participait aux activités des groupes anarchistes espagnols exilés et se liait d’amitié avec Buenaventura Durruti et Francisco Ascaso. Il était également en contact avec les militants français de l’Union Anarchiste dont Louis Anderson Ander administrateur du Libertaire de 1932 à 1939.
Début 1930 il était l’un des résidents de la petite colonie libertaire et naturiste de Solliés-le-Pont animée par le couple Estour. Il y résidait alors dans une des petites maisonnettes du hameau de Sénés avec sa compagne Louise Pohut et le couple espagnol Teofila Paunero et Alfonso Rus. Il y entretenait une correspondance avec de nombreux compagnons dont Victor Giraud, Fernade et Benoit Broutchoux, Marthe et Marcel Renouard et Richard Penru. Après la mort accidentelle de sa compagne en juillet 1932, il avait quitté, semble-t-il, la communauté.
En 1935 il résidait 14 rue Marchelli à Toulon et figurait sur l’État nominatif des anarchistes du département du Var.
Rentré en Espagne lors de la guerre civile, il s’enrôlait dans l’armée républicaine et combattait jusqu’à la fin du conflit.
Exilé en France en février 1939 il a éte interné au camp d’Argelès — dont il s’évada — puis à celui de Saint-Cyprien avant d’être incorporé dans les Compagnies de Travailleurs étrangers (CTE). Pendant l’occupation il s’est engagé dans la résistance en Savoie sous le pseudonyme de Toto où il appartenait à une unité appelée “Bataillon de la mort”.
Il rendit de nombreux services à la résistance avant d’être arrêté par la gestapo le 18 mars 1944 à Montmélian (Savoie) puis déporté le 20 mai en Allemagne au camp de concentration de Neuengamme. A la libération du camp en 1945 il fut photographié portant un autre déporté, ancien employé du lycée de Barcelone, sur ses épaules.
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A son retour de déportation il milita à la fédération locale de Paris de la CNT en exil puis s’installa près d’Antibes où il exerçait le métier d’apiculteur avec sa compagne Mariette. Luciano Allende continua de militer à la CNT et à la Fédération Espagnole des Déportés et Internés Politiques (FEDIP) jusqu’à sa mort survenue à Cannes le 23 janvier 1983. Ses cendres ont été dispersées dans le jardin du militant libertaire Paul Ferrare à Golfe-Juan.