Corrado Perissino était le plus jeune des frères Perissino. En 1930 il obtenait un passeport et émigrait avec son père en France, d’abord à Nanterre, où il allait travailler comme peintre, et commencer à fréquenter les milieux libertairers italiens. Vers 1935 il était, selon la police, à Paris avec son frère Aldo. En août 1936, il partait avec Aldo comme volontaire en Espagne.
Milicien dans la section italienne de la Colonne Ascaso, il combattait sur le front d’Aragon. Après la mort de son frère Aldo en avril 1937, il quittait la Colonne, allait à Barcelone où, en mai, aux cotés entre autres d’Umberto Marzocchi, de E. Granata et de l’argentin Verde, il particpait aux combats contre les staliniens au siège du Comité de défense situé Place d’Espagne (cf. témoignage d’U. Marzocchi). Fin 1937 il quittait l’Espagne et retrouvait son père à Montreuil-sur-Bois.
En juin 1938, après avoir refusé de signer une déclaration de loyauté à la France l’obligeant à effectuer un service militaire, il était l’objet d’une mesure d’expulsion et partait pour Bruxelles où il était hébergé par un compagnon italien.
En mai 1940 il était arrêté par la police belge ; il avait semble-t-il à l’époque un faux passeport français au nom de Laurent Lacourt né à Toulouse le 10 décembre 1906. Expulsé en France, il était remis aux autorités militaires et échappait de peu, à Abeville, à une exécution, ayant été pris pour un espion italien. Il gagnait ensuite Rouen et Caen, puis après la percée allemande de juin 1940, était arrêté par les Allemands, transféré à Bruxelles puis extradé en Italie.
Interné à l’isolateur de Ventotene comme « anarchiste ancien combattant des milices rouges », il fut ensuite transféré au camp de concentration de Renicci di Anghiari. Après guerre il reprit ses activités politiques et s’installa définitivement avesc sa famille à Bruxelles où il mourut le 17 décembre 1981.