Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

PORCELLI, Francesco « Le Bohêmien” ; “Ermete de Fiori »

Né à Bari le 19 novembre 1886 — Mécanicien ; électricien, correcteur d’imprimerie — Bari — Genève — Levallois-Perret (Hauts-de-Seine) — Milan — Rome
Article mis en ligne le 9 février 2009
dernière modification le 5 août 2024

par R.D.

Francesco Porcelli, qui travaillait comme garçon dans la petite cantine tenu par son père, avait sans doute commencé à militer dans les rangs socialistes avant d’adhérer à l’anarchisme. Après la mort de son père il avait émigré en Suisse en février 1908 et commençait à travailler comme mécanicien à Genève. Après avoir démissionné en septembre 1909 du groupe syndicaliste local il adhérait au groupe anarchiste Germinal et commençait à partir de 1910 à collaborer sous le pseudonyme Le Bohémien au journal Il Risveglio socialista anarchico de Luigi Bertoni.

Début 1912, suite à des désaccords survenus dans le Cercle d’études sociales et pour échapper à la surveillance policière, il gagnait la France et s’installait à Levallois-Perret. La police le signalait comme l’animateur « des réunions du groupe révolutionnaire italien local ». Sous la signature Ermete de Fiori il collaborait à cette époque au Libertaire.

Suite au déclenchement de la guerre, il regagnait Genève en décembre 1914 et poursuivait sa collaboration au Risveglio. Lors de la révolution russe, il s’opposa au traité de Brest Litovsk et fut l’un des rares anarchistes à condamner la dissolution de l’Assemblée constituante (cf. Il Risveglio, 13 avril 1918). En décembre 1918, alors que la guerre venait de se terminer, il était déclaré déserteur par un tribunal militaire. Début 1919 il remplaçait L. Bertoni, emprisonné à la suite de l’affaire des bombes de Zürich, à la direction de Il Risveglio dans lequel il dénonçait le concept de « dictature du prolétariat ». En mai 1919, il était arrêté pour « propagande bolchévique », expulsé, mais refusait son rapatriement et était interné au pénitencier de Orbe.

Après une amnistie il rentrait en Italie pour régulariser sa situation militaire. A Milan il participait à l’agitation du « Bienno rosso » et en octobre 1919 était arrêté avec l’ensemble de la rédaction de Umanità nova avant d’être relâché en novembre pour insuffisance de preuves. Après l’attentat au théâtre Diana en mars 1921, il partait avec la rédaction de Umanità nova à Rome où il allait travailler comme correcteur et, en 1923, aider Gigi Damiani à publier Fede ! (1923-1926) auquel il collabora. L’année suivante il collaborait à Pensiero e volontà (1924-1926) que venait de lancer Malatesta et en 1925 il fut le gérant de Parole Nostre (8 numéros de février à décembre 1925) puis de Vita (4 numéros de mars à juin 1925) dont le directeur était Damiani.

En décembre 1926 Francesco Porcelli était condamné au confinat, mais parvenait à gagner Milan où il était arrêté en janvier 1927 et déporté aux iles Lipari. Remis en liberté provisoire en mai 1931 il retournait à Milan où il trouvait un emploi dans une librairie. Dans les années suivantes la police fasciste signalait que sans renoncer à ses idées anarchistes, il maintenait « une conduite régulière ».


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