Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

REAL, Jean-Baptiste

Né le 13 février 1837 à Chemin (Jura), — mort le 20 mai 1895 — Ouvrier tisseur ; écrivain public — Roanne (Loire)
Article mis en ligne le 21 mars 2009
dernière modification le 8 août 2024

par R.D.

L’ouvrier tisseur Jean-Baptiste Real avait été arrêté à Roanne fin mars 1876 avec Marius Rausch alors que les deux hommes étaient en train de placarder des affiches prônant l’abolition de la propriété et de l’autorité portant le texte suivant : « Vive la Révolution sociale ! Á bas tout ce qui ne produit pas et qui consomme ! Vive la Révolution sociale ! ». J.B. Real, qui était marié et sans enfant fut poursuivi avec son compagnon devant la Cour d’Assises de Saint-Étienne. Il avait déjà subi, à cette date onze condamnations (pour vol, vagabondage, rupture de ban, etc).

Jean Baptiste Réal avait été en mars 1876, à Roanne, lors de l’affaire des « Affiches séditieuses » avec Marius Rausch, François Bonnet, Claude Poyet et Jean-Marie Brossard. En effet, lors des élections législatives de 1876, une série d’affiches dactylographiée fut retrouvée collée dans toute la ville de Roanne (« Vive la Révolution sociale ! Á bas tout ce qui ne produit pas et qui consomme ! Vive la Révolution sociale ! »). Celles-ci s’en prenaient aux candidats, à l’État, aux élections et réclamaient une fédération de Communes. C’est la première fois que des revendications anarchistes étaient faites sur Roanne.
Á l’audience du 30 mars 1876 il expliqua que c’était la première condamnation dont il avait été l’objet (5 ans pour vol) qui avait entraîné toutes les autres. Son passé de réclusionnaire étant connu, il « devint l’objet du mépris public… vit toutes les portes des ateliers se fermer devant lui. De là ses nombreuses ruptures de ban. Mais sa conscience ne lui reproche rien… et s’il n’est pas réhabilité aux yeux du monde, il l’est à ses propres yeux par les efforts qu’il a fait pour travailler et les souffrances qu’il a endurées »Tandis que Rausch était condamné à 4 ans de prison, Real fut condamné, à 5 ans de prison et 5000f. d’amende. (voir compte rendu de l’audience in Atchves anarchistes

Á sa libération, il ne trouva plus de travail dans les ateliers de tissage et se fit écrivain public pour pouvoir subsister. J. B. Real, que la police qualifiait de « très intelligent » reprit ses activités militantes, participant aux diverses réunions et manifestations anarchistes de la région. Il aurait été membre du groupe Le Révolté fondé à Roanne en juin 1881. En 1882 il était le secrétaire du groupe Le Revolver et participait très activement à la grève des ouvriers tisseurs. En octobre1884, avec Demure, Grillot et Charras (père et fils) entre autres, il fut accusé d’un attentat à la dynamite contre la prison de Roanne (voir Lagrue), mais fut relaxé faute de preuves. Selon la police il aurait été brûlé avec Simon Guet (Gay ?) lors de l’essai d’un engin explosif au printemps 1884 par le compagnon, Jenshomme, ce qui leur aurait valu d’être blâmé par les autres membres du groupe.
Le 12 avtil 1884, avec les compagnons Demure et Delorme, il avait été poursuivi pour avoir participé à la manifestation d’hommage à la Commune le 18 mars orécédent. Il étaut également membre de la Libre Pensée de Roanne.

Il fut ensuite, semble-t-il, membre du groupe Les révoltés. Fin avril 1892, comme de nombreux compagnons tant à Paris qu’en province, il fut perquisitionné et arrêté préventivement à la manifestation du 1er mai.

Le 21 novembre 1893 il fut l’objet d’une perquisition. Il figurait sur l’État récapitulatif des anarchistes de Roanne de décembre 1893.

Jean Baptiste Real est décédé le 20 mai 1895 à Roanne où orès de 250 pesonnes avaient participé à ses funérailles. Il était le père de deux filles qui, selon la police, étaient obligées de se prostituer pour pouvoir subvenir.


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