Dictionnaire international des militants anarchistes
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REIMERS, Otto
Né à Grambek le 17 septembre 1902 - mort le 22 octobre 1984 - Ouvrier du bâtiment - Hambourg
Article mis en ligne le 27 mars 2009
dernière modification le 26 octobre 2023

par R.D.

Dès le début de la Première guerre mondiale où son père avait été mobilisé, Otto Reimers, membre d’une fratrie de six garçons et filles, avait du commencer à travailler comme ouvrier agricole et ouvrier forestier pour aider sa famille.

En 1920, à l’âge de 18 ans, il commençait à s’intégrer au mouvement ouvrier anti-autoritaire et participait aux réunions de la section locale de Goelzow de l’Union générale des travailleurs (Allgemeine Arbeiter Union, AAU). L’année suivante, aprés que les communistes aient pris le contrôle de l’AAU, il rejoignait avec l’ensemble de la section de Hambourg l’Union générale des travailleurs unitaires (AAU-E) qui s’était formée autour de Otto Ruhle et Franz Pfemfert et était opposée à l’adhésion, au Komintern. Cette nouvelle organisation noua alors des liens avec l’organisation anarcho-syndicaliste FAUD afin que Pfemfert puisse participer au congrès de l’AIT en tant que délégué de l’AAU-E.

A Hambourg, Otto Reimers avec Karl Marzen, Karl Roche et Ernst Fiering reprenait l’idée défendue par Otto Ruhle de constituer un Bloc des révolutionnaires anti-autoritaires réunissant dans une même organisation anarcho-syndicalistes, anarchistes communistes, individualistes et syndicalistes de l’AAU-E. Ce bloc organisa de nombreuses réunions publiques auxquelles prirent part notamment Rudolf Rocker, Pierre Ramus, Ernsu Friedrich, Bertold Cahn, Winkler et Franz Pfemfert.

Parallèlement Otto Reimers organisait avec Paul Schloess la diffusion à Hambourg du journal Proletarischer Zeitgeist publié par la section de Zwickau de l’AAU-E. Il développait également des cycles de formation pour lutter contre linfluence de l’autoritarisme dans la classe ouvrière.

En 1927 l’AAU-E éclatait en trois groupes : la Spartacusbund à Berlin, communiste de conseil, autour de Pfemfert, J. Broh et Oskar Kanehl ; le groupe PZ Proletarischer Zeitgeist avec une forte influence anarchiste ; les sections locales de Francfort de l’AAU-E autour de Otto Ruhle. L’AAU-E cessait de fonctionner en tant qu’organisation.

En 1932 le groupe PZ avait caché un duplicateur qui lui permit jusqu’en 1934 d’éditer clandestinement le petit journal Mahnruf. Otto Reimers qui travaillait comme ouvrier du bâtiment fut l’un des rares compagnons à échapper à un internement. Il travailla à la réparation des chemins de fer et des abris souterrains pendant la guerre. La plupart de ses camarades du PZ - Fiering, Zinke, Kaminski - seront assassinés par les nazis.

Avant même la fin de la guerre il édita et diffusa des tracts dénonçant les atrocités commises aux camp de Buchenwald et de Bergen Belsen. A la libération, le 5 mai 1945, à Hambourg il lança un appel à constituer un mouvement révolutionnaire unitaire réunissant anarchistes, communistes, sociaux-démocrates et conseillistes mais se heurta à l’opposition des communistes. Le 20 mai 1945 paraissait le premier numéro d’une nouvelle série de Mahnruf édité par les 4 survivants du groupe PZ, et en septembre l’organisation était légalisée par les autorités britanniques d’occupation. En 1946 une Fédération unitaire de la construction démocratique était constituée et Otto Reimers y développait un travail de propagande socialiste libertaire.

En mars 1947 il participait avec Langer à la fondation de la Fédération culturelle des socialistes libres antimilitaristes qui fut autorisée par les britanniques. Il maintint à cette époque les contacts avec les compagnons se trouvant dans la zone d’occupation russe et avec de nombreux autres pays.

Il collabora par la suite au journal anarcho-syndicaliste Die Freie Gesellschaft (1949-1953) puis édita la version allemande du Bulletin de la Commission de relation internationale anarchiste - CRIA (1955-1959) et la revue Information (1955-1962) dont il était le responsable. En 1959 il fut l’un des organisateurs de la conférence de Neviges où fit fondée la Ligue des socialistes libres et anarchistes.

En 1969, avec Walter Stoehr, il fondait le journal Neu Beginnen ; ce journal ayant le même titre que celui d’un syndicat, fut rebaptisé Zeitgeist en souvenir du PZ et parut jusqu’en 1978. Dans ces années 1970 Otto Reimers avait établi le contact avec les militants anarchistes de la nouvelle génération, auxquels il put faire profiter de son expérience. Il collaborait également à la revue Akratie (Bâle) et à divers titres allemands dont Schwartzer Faden.

Otto Reimers est décédé le 22 octobre 1984 à Laufenburg (Bas Wurtenberg). Il avait survécu une année à sa compagne Margret qui était également militante et avait participé à toutes ses aventures de propagandiste.

Ses derniers écrits étaient parus dans la revue Schwartzer Faden (Fil noir).


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