Petit propriétaire (15 hectares), Juan Ric Alzuria possédait également un troupeau de moutons et une petite épicerie à Binéfar (Huesca) où il fut avec Manuel Gibanel l’un des animateurs de la CNT locale et comarcale. Sa participation à l’insurrection de décembre 1933 lui valut d’être condamné à une très lourde peine de prison. En août 1934 il parvenait à s’évader de la prison de Huesca mais était repris peu après. Libéré lors de l’amnistie ayant suivi la victoire du Front populaire en 1936, il fut pendant la guerre le principal organisateur de la collectivisation du canton de Binéfar qui comptera jusqu’à 40 collectivités. Il participa à la première réunion de délégués paysans d’Aragon qui convoqua le Congrès de Caspe.
Exilé en France lors de la Retirada il fut interné dans divers camps dont il parvint à s’échapper. Pendant l’occupation, il était dans la région de Rodez (Aveyron) et participait à un maquis du Rouergue. Il fut arrêté par la Gestapo en 1943 — selon G. Leval, il avait été dénoncé par des staliniens — et était déporté au camp de concentration de Dachau. A sa libération du camp en 1945 il ne pesait plus que 40 kilogs. A son retour en France il s’installait à Rodez où il militait à la FL-CNT et où il décédait d’un cancer fin 1972.