Ramon Rodriguez militait dès l’âge de 17 ans dans le mouvement libertaire à Las Palmas. En juillet 1936 il était à Madrid où il participait à l’assaut de la caserne de la Montaña, puis partait comme milicien sur le front de Tolède où un de ses frères était tué. Deux autres de ses frères et ses parents furent tués lors d’un bombardement à Madrid. Après avoir pris part à la défense de Madrid, Ramon Rodriguez avait également combattu sur le front de Teruel et à la bataille de l’Ebre où, après avoir été blessé, il fut évacué en Catalogne.
Passé en France lors de la Retirada, il fut interné dans divers camps dont il parvint à s’évader. Pendant l’occupation allemande, il participa à la résistance dans la région girondine. Arrêté par les Allemands, il fut déporté vers l’Allemagne et parvint à s’enfuir du train. Après quelques mois passé dans la région de Hambourg, il parvint à regagner la France où il renoua les contacts avec le mouvement libertaire et aurait participé au Bataillon Libertad.
A la libération, il participa à l’un des nombreux hold-up réalisés à l’époque et, après en avoir assumé la responsabilité, fut condamné à une très lourde peine. Il fut notamment emprisonné à la centrale de Nîmes (Gard). Après 20 ans d’emprisonnement, dont de nombreux séjours au cachot, il fut libéré et en 1965 s’installa en Belgique. En 1970, lors de la présentation à Bruxelles de la pièce d’Armand Gatti sur la Colonne Durruti, il retrouva le compagnon Cipriano Mera qu’il n’avait pas revu depuis le front de Madrid en 1938. En 1979 Ramon Rodriguez rentrait en Espagne et s’installait à Barcelone où il continuait de militer à la CNT. Ramon Rodriguez est décédé à Gerone le 20 avril 1997.