Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

ROUSSEAU, Paul, Augustin, Désiré Le Père Rousseau

Né le 9 janvier 1840 à Neuville aux Bois (Loiret) — mort ldébut janvier 1923 — Marchand de vins — Paris
Article mis en ligne le 15 juin 2009
dernière modification le 9 janvier 2025

par R.D.

C’est chez Rousseau, marchand de vins 131 rue Saint-Martin, que dans les années 1880 se réunissaient divers groupes anarchistes dont le groupe des menuisiers anarchistes de Paris. C’est chez lui que fut notamment préparé la manifestation des sans-travail du 8 mars 1883 au cours de laquelle les manifestants, avec Louise Michel, pillèrent une épicerie et une boulangerie.

Ce fut là aussi que naquirent les déménageurs à la cloche-de-bois (Dufour), ainsi que le Syndicat des hommes de peine (voir Louiche) et la Secte des pieds-plats (voir Octave Jahn), « des chômeurs, des sans-le-sou qui pour manger trouvaient des subterfuges pour obtenir du crédit chez les restaurateurs pendant une semaine ou un mois et disparaître ensuite ».

A l’automne 1884 il avait participé à la fondation de l’organe communiste anarchiste Terre et Liberté d’Antoine Rieffel.
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En 1889 le groupe des menuisiers anarchistes de Paris comprenait L. Guérineau, Meunier, Franchet, Matteigne, Dussud, Bertrand, Villaret, Dupret et Gatineau. Un autre groupe, Les Insoumis du quartier du Temple, se réunissait également chez lui à la même époque.

Le père Rousseau, qui avait travaillé par la suite comme ouvrier coutelier, est décédé au commencement de l’année 1923. Dans Le Libertaire (13 décembre 1923) un ancien compagnon du temps du Pot à colle [sans doute Guérineau] évoquait son débit de boisson : « Au rez-de-chaussée, devant le comptoir, on y était un peu à l’étroit, mais un petit escalier tournant permettait l’accès à la salle du premier étage, meublée d’un vieux billard, de quelques tables et de chaises ; c’était le lieu des réunions et le siège de la Chambre syndicale des menuisiers. Sympathique aux révolutionnaires, le père Rousseau brave bonhomme, n’était pas le commerçant d’aujourd’hui avide de faire fortune en quelques années… Nombreux furent ceux qui le mirent à contribution ; il ne marquait pas toujours, aussi quelque foi fut il empilé ; peu lui importait s’il avait rendu service à un camarade dans la gêne… En 1883… chez le père Rousseau ce fut l’endroit où se rencontraient ceux qui se défendaient contre les politiciens, siège du syndicat des menuisiers qui venait de se déclarer libertaire sous l’influence d’une petite équipe d’actifs camarades… tels Montant, Jamin, Tortelier Gros, Cardeillac, Meunier, Bricout, Ponchet, etc. Une pléiade d’intelligences [Viard, Ardouin, Picardat, Thomas, Duprat, les frères Bourdin, Richet Leboucher, Louiche, Louise Michel, Cahuzac, Demence, Roussel, Deherme, etc] vint se mêler à l’agitation susciter par les menuisiers. Autour du billard s’organisaient l’agitation, la préparation des meetings en plein air… Tout cela se préparait chez le père Rousseau, rendez vous de l’activité des premières années. Là on rencontrait des cœurs sympathiques, les espérances naissaient, l’enthousiasme se fortifiait ».


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