Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

SAUTAREL, Jacques, Bonaventure, François « ROSSIGNOL »

Né à Llado (Espagne) le 5 janvier 1870 — Ouvrier bijoutier ; commerçant — Perpignan (Pyrénées-Orientales) — Paris
Article mis en ligne le 18 août 2009
dernière modification le 14 octobre 2024

par R.D.

Fils de Jean et de Marie Tresent, Jacques Sautarel avait passé son adolecscence à Perpignan avant de venir s’installer à Paris en 1888 où il devint selon la police un « anarchiste exalté ». Il s’agit sans doute du Rossignol signalé en 1889 dans les réunions des sections des IIIe et IVe arrondissements de la Jeunesse anarchiste.
Il retourna quelques temps vivre à Perpignan et à Sète avant de regagner Paris vers 1894. En 1895 il demeurait à Vincennes, 39 rue de Paris, puis à Paris 5 rue du Temple, avec sa copagne Marie Tixier et leur petite fille Carmen. En 1896 il organisa plusieurs tournées de conférences de Sébastien Faure et de Louis Matha dans le sud-ouest (Perpignan, Toulouse, Bordeaux…) et collabora en 1898 à la revue Le Libre (Paris, 5 numéros de décembre 1897 à juin 1898) fondée par M. Devaldés et Humbert. Cette même année il publia clandestinement la brochure « Quand égorgerons nous enfin ? », dédiée à Charles Malato qui entraîna sa fuite en Espagne où il fut arrêté.

Il fut semble-t-il lié au début des années 1900 au groupe de cambrioleurs anarchistes Les travailleurs de la nuit d’Alexandre Jacob. Arrêté avec le groupe en 1904 il fut traduit devant le tribunal d’Amiens en mars 1905 où — malgré les déclarations de sa compagne, les aveux de Joseph Ferrand, et le fait qu’il ait été longtemps employé à la bijouterie Bourdin, rue Quincampoix, dévalisée le 6 octobre 1901 par le groupe de Jacob — il nia toute implication au sein des travailleurs de la nuit tout en justifiant le vol et l’illégalisme (cf. Germinal, Amiens, n°12, mats 1905). Il fut condamné le 22 mars à cinq ans de prison puis acquitté sept mois plus tard, en octobre, à Laon (Aisne) après une campagne de presse (Le Libertaire notamment sous la plume de Miguel Almereyda, L’Humanité, Germinal). Il aurait ensuite quitté le mouvement anarchiste et se rallia un temps au socialisme par reconnaissance envers les organisations qui l’avaient soutenu.

Au moment de la première guerre mondiale il habitait 8 rue Fontaine (Paris 9) et était inscrit au carnet B (depuis le 24 mars 1909). Il avait été mobilisé au 7e régiment du génie, cheffrerie des étapes de la 2e Armée.

Par la suite il ouvrit un magasin de bijouterie-horlogerie à l’enseigne Germinal et aida grandement Marie jacob dans ses démarches pour obtenir la libération du bagne de son fils Alexandre Jacob. En février 1921 il était nommé secrétaire de la 9e section du Parti communiste à Paris et avait été maintenu au Carnet B En 1925 il résida quelques mois à Perpignan où il dirigea la revue Le Bonnet catalan qui prit une part active à la campagne en faveur d’Alexandre Jacob.
En janvier 1927 il fut inscrit au Carnet B des Pyrénées-Orientales

Revenu à Paris il écrivit une autobiographie « La Félicité du pauvre » signalé par Le Libertaire (20 septembre 1930) et dont la revue Plus Loin (novembre 1930) fit un compte rendu. Sautarel qui, selon le Maitron serait alors devenu croyant, répondit aux critiques de Plus Loin dans le numéro de février 1931. Il collabora également à cette époque à la Bibliothèque de l’artistocratie de G. de Lacaze-Duthiers et à La Grande Réforme d’Eugène et Jeanne Humbert et écrivit plusieurs ouvrages à caractères sociaux.

En mars 1939 il fut inscrit au Carnet B du département de La Seine où il était revenu. Il demeurait alors à Paris, 3 rue Lemercier (XVIIème) avec sa compagne.

Œuvres : — États d’âme, 1895, 15 p. — Philosophie du déterminisme : réflexions sociales, 1896, 273 p. — Amants en révolte, 1897 — Désenchantements, 1898 — Quand égorgerons nous enfin ?, 1898 — Lueurs économiques ; 1898, 68 p. — Le pacte, 1903 (roman illégaliste) — La félicité du pauvre, 1930 — Deux vérités cardinales : la machine et ses profits, le monde intérieur, 1933 — Plus maternelle qu’amoureuse, 1934 — Le satanisme de Dieu, 1939 — A l’assassin, bible du prolo halluciné par la menace de l’heure qui passe, s.d.


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