Raimundo Primitivo Soares était arrivé au Brésil à l’âge de dix ans avec son père, professeur puis commerçant, qui l’avait inscrit dans un collège religieux (Sagrado Corazon à São Paulo) en espérant qu’il deviendrait prêtre. En désaccord avec ses parents le jeune homme s’engageait en 1898 dans la police de São Paulo qu’il quittait bientôt avec le grade de sergent après avoir lu « La conquête du pain » de Kropotkine.
Devenu anarchiste, il partait en 1902 pour Santos où il allait travailler d’abord comme docker, métier qu’en raison d’une santé fragile, il abandonna pour celui de typographe. Militant anarcho-syndicaliste, sa participation très active aux grèves lui valait d’être emprisonné à plusieurs reprises, puis, pour échapper aux recherches de la police, à partir pour Buenos Aires où il ouvrait une école Ferrer.
En 1910, il était expulsé d’Argentine et mis sur un bateau à destination de l’Espagne dont, avec l’aide d’un groupe de dockers de Santos, il s’évadait. Il prenait alors l’identité de Florentino de Carvalho, nom sous lequel il allait devenir l’un des plus actifs propagandistes anarchistes que le Brésil ait connu. Après avoir amené à l’anarchisme ses sept frères et sœurs ainsi que sa marâtre – Paulina Soares – dont la maison deviendra le point de chute ibligé des militants de passage ou recherchés par la police, il déploya une grande activité conférencière et théâtrale à travers tous les états du Brésil.
En 1911 il était l’objet d’une mesure d’expulsion vers le Portugal, qui n’eut sans doute aucun effet, puisque l’année suivante, à la suite d’une grève des dockers, il était sous le coup d’un nouvel arrêté d’expulsion.
Florentino de Carvalho qui a participé à la plupart des congrès anarchistes et ouvriers brésiliens, permettra l’éducation de très nombreux jeunes selon les principes du pédagogue libertaire Francisco Ferrer dans les nombreuses écoles qu’il organisera au Minais Gerais, Rio Grande do Sul et São Paulo où il fut le fondateur de l’Université populaire de culture rationnelle et scientifique. Il prit également une part active lors de la campagne en faveur de Sacco et Vanzetti.
Pendant la dictature d’Arturo Bernades, tandis qu’avaient été déportés plus d’une centaine de militants anarchistes au camp de concentration de Ciapoque et aux îles Riaza, Bom Jesus et Las Flores, il fut embarqué sur un navire avec ordre de le débarquer dans le premier pays qui accepterait de le recevoir ; aucun pays n’ayant accepté de le recevoir, il fut de retour au Brésil au bout de quelques mois et resta alors emrisonné une longue péruiide en pleine mer sur ordre des autorités brésiliennes.
Florentino de Carvalho qui avait été le directeur de nombreux titres de la presse libertaire brésilienne – dont A Plebe, O Libertario, Germinal La Barricata, A Obra, Nova Era… - et avait également collaboré à de nombreuses revues et périodiques – dont Renascenca, O Comentario, Arte e Vida, Prometeu… - où il avait toujours défendu la nécessité d’un mouvement anarchiste ouvrier organisé, est décédé à São Paulo le 24 mars 1947.
Œuvres : - Da Esclavidao a liberdade (1927) ; - A Guerra civil de 1932 em Sao Pailo (1932 ?) ; - Sintese de una filosofia anarquista (manuscit détruit par la police) ; - Constituçao socialista libertaria (idem) ; - Crise do socialismo (inédit) ; - Filosofia di sindicalismo (inédit) ; - Revolucion española (inachevé) ; - Os anarquistas e os movimientos politicos.