Ouvrier portuaire Louis Aiguier ne cessait de se déplacer, travaillant successivement à Toulon, Aix et Marseille. De 1878 à 1888 il a été condamné à onze reprises par les tribunaux correctionnels des ces villes à des peines de 15 jours à 8 mois de prison pour « outrages par paroles », « coups et blessures », « délit de presse » et surtout « outrages et rébellion à agents ». En 1893 il était le gérant-imprimeur de L’Agitateur (Marseille) et à ce titre il comparaissait 6 fois devant le tribunal (une fois en simple police, 2 fois en assisses et 3 fois en correctionnelle). Le 28 octobre 1893 il avait été condamné à Marseile à 2 mois de prison pour “menaces de destruction d’un édifice”. Le garni où il logeait rue Thubanneau fut perquisitionné à plusieurs reprises. Il changa alors de domicile et habita 25 rue d’Aix avec sa femme et ses enfants. Il se fit alors embaucher par l’administration de « La petite république du midi » comme vendeur de journaux. A l’été 1894 il travaillait comme manœuvre à Ollioules où il était étroitement surveillé. Il était reparti ensuite pour Toulon où en 1895 il travaillait à l’arsenal, puis en 1896 (?) à l’usine à gaz. Il fut alors rayé de la liste des anarchistes du département des Bouches-du-Rhône.
En avril 1895, lors d’un séjour à Marseille il avait été arrêté après avoir crié « Vive l’anarchie ! » sur la voie publique. Le 13 juin 1896 il fut arrêté à Toulon pour “ivresse et menaces à agent” et fut condamné le 16 à 6 jours de prison par le tribunal correctionnel.
En septembre 1902 Aiguier, qui aurait travaillé à l’usine à gaz, aurait quitté Toulon avec sa famille pour s’installer en Italie. Mais en octobre la police signalait sa présence avec sa femme et ses deux enfants à Briançon, rue du Temple, où il « donnerait des signes d’aliénation mentale ».
En 1908 il était toujours fiché comme anarchiste antimilitariste et demeurait rue Traverse du Champ de Mars à Toulon.
A la fin des années 1920 il demeurait à Toulon à la même adresse, mais n’appartenait plus à aucun groupe.