Né dans une famille paysanne, Francisco Tortosa fut emprisonné de longues années après avoir été accusé du meurtre de sa femme et de ses enfants. Il ne fut libéré qu’après les aveux du véritable meurtrier sur son lit de mort.
En 1918 il participa avec Cano, Ponciano Alonso, Caballero et Quesada à la grande tounée nationale de propagande dans la province de Murcie. Au début des années 1920 il participait aux activités de la Maison du peuple de Madrid puis pendant la dictature de Primo de Rivera s’exila en France.
Revenu en Espagne à l’avènement de la République, il était membre à Madrid du groupe anarchiste Los Libertos, participait à de nombreuses conférences et au développement des Jeunesses libertaires. Lors du coup d’État franquiste de juillet 1936, il fut avec S. Sedilles et Benito Pavon l’un des responsables de la colonne Los Aguilas de la Libertad qui combattit autour de Madrid puis marcha sur Tolède.
Exilé en France lors de la Retirada, il fut interné au camp d’Argelès. Il commença alors à dessiner et à peindre et, avec Ricardo Mestre, devint membre de la section d’information du Comité national de la CNT ; il fut également chargé du comité qui avait à préparer une exposition d’art et de littérature avec notamment Silvia Mistral, José Garcia et Lara. Puis il parvenait à s’embarquer pour les Amériques.
Il gagnait d’abord la République Dominicaine, puis Cuba où vers 1942 il faisait ses premières expositions. Puis il s’insatallait au Mexique où il allait devenir l’un des représentants de l’art naïf et être l’objet de nombreuses expositions. Mariano Viñuales le qualifia de « peintre de la poésie du paysage mexicain » étroitement lié au style de Gauguin et Van Gogh.
Francisco Tortosa, qui avait adhéré à la franc-maçonnerie, était membre de l’Agrupación CNT de Mexico et fut jusqu’à sa mort le 4 septembre 1956 adhérent des regroupements des militants originaires de Nouvelle-Castille. Lorsqu’il avait été hospitalisé au Sanatorium espagnol de Mexico, il avait demandé que tous ses tableaux soient vendus et que les produits de la vente soient versés aux prisonniers en Espagne.