Eutelio Vignoli, militant anarchiste depuis son adolescence, avait dû, pour échapper à la répression fasciste, s’exiler clandestinement en 1929 en France où il continua de militer notamment à Nice.

Sa compagne, Antonia Brandoni, tenait le mercerie Rose Jeanne qui, selon la police, servait au milieu des années 1930, de contact pour adhérer aux Jeunesses anarchistes communistes et à l’union anarchiste.

En janvier 1937 il partait comme volontaire en Espagne et s’enrôlait dans la section italienne de la Colonne Ascaso. Frappé par la malaria, il rentrait en France en novembre 1937. Un arrêté d’expulsion pour « séjour irrégulier » lui était notifié à Nice et en mai 1938 il s’embarquait clandestinement pour la Tunisie où il allait rester une année.

A quelques jours de la déclaration de guerre, il revenait en France où il était aussitôt détenu pour infraction à l’arrêté d’expulsion et était condamné à six mois de prison. Á sa libération il était interné au camp du Vernet d’Ariège d’où en juillet 1940 il était extradé en Italie. Le 10 septembre 1940 il était condamné à cinq ans de rélégation à Ventotene, sanction commuée en « avertissement » le 1er juin 1942.

Eutilio Vignoli est décédé à Bologne le 1er novembre 1993.