Fils d’un instituteur, Evaristo Viñuales Larroy avait fait ses études à Jaca et avait obtenu son diplôme d’instituteur à Huesca. Nommé au village de Berbegal, il fit partie de la génération d’instituteurs influencés par le libertaire Ramon Acin Aquilué.
Il avait activement participé au mouvement insurrectionnel de décembre 1933 et avait dû rester caché plusieurs mois pour échapper à la vague de répression ayant suivi ce mouvement. Il fut à plusieurs reprises emprisonné — entre autre en février 1932, en avril et novembre 1933 — et souvent avec Francisco Ponzan Vidal. Condamné en juillet 1934 à deux ans de prison il fut incarcéré à Alcala de Hénares.
En 1935 i fut le cofondateur avec J. Balius et E. Carbo de l’hebdomadaire anarchiste Mas Lejos (Barcelone, 9 numéros, 1935-1936).
En décembre 1936 il fit partie du conseil d’information et de propagande du 2e Conseil d’Aragon. Ce même mois il organisa la venue en Aragon de Felix Carrasquer Launed qui y fondera l’École des Militants Libertaires d’Aragon avec l’aide de la Fédération comarcale CNT de Monzon. En mars 1937 il participa au plenum de comacarles de la CNT où, aux côtés de Miguel Chueca Cuartero et d’Adolfo Arnal Gracia il plaidera pour une meilleure compréhension et un meilleur appui au travail révolutionnaire du Conseil d’Aragon.
Après la dissolution du Conseil et la destruction des collectivités par les troupes du communiste Enrique Lister en août 1937, Evaristo Viñuales, qui était alors le secrétaire de la FAI aragonaise, s’était réfugié à Hijar (Teruel) où, pour éviter d’être arrêté par les staliniens, il s’engagea dans la 25e Division. Il alla alors à Callén dans la 127e Brigade Mixte (ancienne Colonne Roja y Negra) où il y retrouva ses amis Maximo Franco Cavero et Francisco Ponzan Vidal et sera nommé capitaine d’intendance. En août 1937 il fut l’adjoint de Maximo Franco lors des opérations de Vedao de Zuera sur le front de Saragosse.
A la fin de la guerre il fut désigné comme délégué au Comité National du Mouvement Libertaire espagnol (MLE) formé à Valence le 7 mars 1939 lorsque la zone républicaine avait été coupée en deux par l’avance franquiste. Lors de l’effondrement du front il se retrouva avec des dizaines de milliers d’autres combattants républicains dans la nasse d’Alicante où, le 1er avril 1939, sur les quais du port, il se suicida aux cotés de son compagnon Maximo Franco Cavero.
Sa compagne Lorenza Sarsa Boli et leur fille Zeika, née le 22 novembre 1939, parviendront à passer en France où elles s’installeront à Varilhes avec Pilar Ponzan et recevront des papiers et de l’argent fourni par le réseau monté par Francisco Ponzan Vidal.