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PAILLETTE, Paul, Ambroise
Né le 16 avril 1844 – mort le 22 février 1920 - Ouvrier ciseleur ; chansonnier - Paris
Article mis en ligne le 20 novembre 2010
dernière modification le 7 septembre 2023

par R.D.

" Pas loin de la soixantaine ", Paul Paillette, ouvrier ciseleur devenu chansonnier montmartrois " avait la mine de certains curés de campagne rabelaisiens et bons vivants. " (L. de Bercy, op. cit.). De tendance anarchiste, il avait en 1902 publié près de 10.000 vers souvent auto édités en petits fascicules de 16 p. ou publiés par N. Blanpain. Il collaborait également à bon nombre de revues et journaux libertaires dont L’avant garde cosmopolite (Paris, 1887) et L’Age d’or (Paris 1900) et à la plupart des titres publiés par E. Armand.

En 1887 il était signalé dans les réunions et les soirées organisées par Les Libertaires du XXe arrondissement puis dans celles du groupe La Sentinelle de Montmartre (1889).

En 1893-1894 il organisait chez Duprat, rue Ramey, chaque vendredi les déjeuners végétariens des enfants de la nature. En 1895 ces déjeuners végétariens se poursuivaient chez un marchand de vins de la rue Boissy-d’Anglas où chaque vendredi se tenaient des réunions.

En 1897 il avait également participé, aux cotés notamment de Jeahan Rictus, Émile Gravelle et Spirus Gay, aux activités et fêtes familiales du groupe L’Art Libre à la Maison du peuple de la rue Ramey.

En 1910 un recueil de ses œuvres, intitulé Tablettes d’un lézard fut publié à Paris.

Dans Les Enfants de la nature, P. Paillette chantait les trimardeurs :

" Indomptés,
Révoltés,
Les Enfants de la Nature
Luttent pour
Voir un jour
Le doux règne de l’Amour. "

Dans Heureux Temps chanté sur l’air du Temps des Cerises dont nous donnons ci-dessous les premier et dernier couplets, c’est la société libertaire de demain qu’il a exaltée :

« Quand nous en serons au temps d’anarchie,
Les humains joyeux auront un gros coeur
Et légère panse.
Heureux, on saura, sainte récompense,
Dans l’amour d’autrui doubler son bonheur !
 
Quand nous en serons au temps d’anarchie,
Les humains joyeux auront un gros cœur.
Il semble encor loin ce temps d’anarchie ;
Mais, si loin soit-il, nous le pressentons.
Une foi profonde
Nous fait entrevoir ce bienheureux monde
Qu’hélas ! notre esprit dessine à tâtons.
Il semble encor loin ce temps d’anarchie,
Mais, si loin soit-il, nous le pressentons ! »

A l’été 1912 il était hospitalisé à l’hospice Debrousse, 118 rue de Bagnolet ; sans argent il demandait par l’intermédiaire notamment des Temps nouveaux de lui trouver un travail littéraire (correction, mise au point…) lui permettant de gagner une quinzaine de francs par semaine.

Le 25 janvier 1914, lors d’une matinée-concert organisée par le groupe anarchiste du XVe au profit de Lanof et de Frourcade, un indicateur avait signalé que Paillette, outre la récitation de quelques monologues, avait chanté deux couplets sans titre commençant par “Émile Henry, tu fus un incompris” et se terminant par “Bourgeois, jésuites, gare aux pruneaux de la bande à Bonnot".

Pendant la Première Guerre mondiale, P. Paillette collabora aux journaux d’Armand et P. Chardon : Pendant la Mêlée, Par-delà la Mêlée (1915-1918).
Sa mort fut annoncée par Le Libertaire du 29 février 1920 : “Ce vieux, à longue barbiche blanche, qui dans nos dernières soirées artistiques montait encore sur les planches pour débiter d’un ton si plaisant ses poèmes et monologues, nous paraissait encore vert pourtant…”.

ŒUVRE : Tablettes d’un lézard, Paris, 1910.


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