Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

BETTOLO, Ilario Hilary ; "REDENTO"

Né à Bieno di Pieve Tresino le 12 janvier 1878 — mort le 6 juin 1954 — Maçon ; boulanger ; restaurateur — Zürich (Suisse) — Chicago (Illinois) — Needham (Massassuchets) & San Francisco (Californie)
Article mis en ligne le 27 décembre 2010
dernière modification le 13 décembre 2024

par Gianpiero Bottinelli, R.D.

Ilario Bettolo résidait en Autriche au début des années 1900. En 1904 il participait à un congrès anarchiste tenu à Rheineck (Suisse) et assistait en 1908 au congrès anarchiste de Winterthur (Zürich). En 1910 il était le correspondant du périodique L’Avvenire del lavoratore (Zürich) et en 1913 de Volontà dirigé par Malatesta. Il collaborait également au périodique La Camera del lavoro e societa aderenti (Trento).

A Zürich il avait d’abord travaillé comme maçon puis comme ouvrier boulanger et profitait de ses tournées matinales pour distribuer tant le pain que la propagande anarchiste. Il était alors membre du groupe animé par le compagnon Fornaretto et accueillait à son domicile de nombreux compagnons dont Bertoni lors de ses passages dans la ville.

Pendant la guerre il résidait à Zürich où il fut arrêté le 20 avril 1918 et détenu en préventive pendant 18 mois à l’occasion de l’affaire des bombes de Zürich (voir Bertoni). Selon Le Libertaire, un médecin payé par la famille, n’avait pas été autorisé à le voir alors que malade en cellule, il crachait du sang depuis plusieurs jours. Lors du procès en juin 1919 il fut acquitté.
Après sa libération il collabora à la presse anarchiste sous le pseudonyme de Redento.

En septembre 1922, il fut, avec Mario Aldeghi, l’organisateur à Zürich du train qui devait mener à Saint-Imier-Bienne les délégués et participants au congrès célébrant le cinquantième anniversaire de l’Internationale anti-autoritaire.

Émigré aux États-Unis en 1926 ou 1927, Ilario Bettolo résida d’abord à Chicago d’où il collabora à L’Adunata dei refrattari et où sa compagne Antonietta décéda le 13 septembre 1925. Puis il s’installa à Needham et en 1930 adhérait à un Comité d’action syndicaliste et anarchiste d’aide aux victimes politiques avec lequel il participait aux campagnes en faveur de Ghezzi et de Petrini détenus en URSS et de Schicchi interné en Italie. Il était alors en contact épistolaire avec notamment Malatesta, L. Fabbri, L. Bertoni et Melli.

Il participait régulièrement à l’envoi de fonds de solidarité notamment aux compagnons du Réveil en Suisse. Dans le numéro de décembre 1942 de Quelque part en Suisse, on pouvait lire : « Nous pensons qu’il est utile d’attirer l’attention des camarades et des lecteurs qu’après l’occupation de toute la France par les armées de l’Axe, les communications postales avec l’Amérique étant supprimées, nous ne pouvons plus envoyer ni recevoir quoi que ce soit des camarades d’au-delà océan, ce qui représente pour nous une perte énorme. Qu’il suffise de dire que pour la dernière année leur contribution a été de 2593, 70 francs, grâce notamment à la grande affection pour les compagnons en Suisse du bon Ilario Bettolo … »

En 1947 il était membre du groupe anarchiste de San Francisco (Californie) et collaborait sous la signature Hilary Bettolo à Il Risveglio suisse. En 1948, dans une lettre adressée à la revue Volontà, il se proposait de faire une traduction italienne de l’Encyclopédie anarchiste.

Ilario Bettolo s’installa en suite à San Mateo (Californie) où il est décédé le 6 juin 1954. Il avait alors pour compagne Iride Comoglio, la sœur de Constantino.


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