Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

WADA, Kyutaro

Né le 6 février 1893 à Akashi — se suicide en prison le 20 février 1928 — Journalier ; courtier en bourse — Osaka, Kobe & Tokyo
Article mis en ligne le 1er février 2011
dernière modification le 12 juillet 2024

par R.D.

Fils aîné d’un grossiste en poissons vivants, Kyutaro Wada (également orthographié Kintaro Uada) avait dut abandonner ses études à l’âge de 12 ans en raison de sa santé fragile. Après une période d’apprentissage chez un fabricant de sandales en bois, il était allé à Osaka où il travailla comme garçon de course chez un agent de change et reprit des études en suivant des cours du soir. Passionné de Haiku, il organisa un cercle litéraire et en 1912 lança la revue Chasuble de papier (Kamigoromo) spécialisé dans ce genre littéraire. C’est à cette époque qu’il commença à s’intéresser au socialisme et à distribuer des brochures dans les usines et ateliers de son quartier.

En 1914 il abandonnait ses activités de courtage et ouvrait une petite librairie d’occasions. Puis il se rendit à Tokyo où il allait subsister en vendant des journaux ou du lait et participer au groupe de recherches socialiste de Masataro Watanabe. Après avoir brièvement travaillé dans les mines de cuivre d’Ashio, il retournait à Tokyo où devenu journalier il résidait dans le quartier miséreux de Nippori où il rencontra le militant anarchiste Sakae Osugi dont il devint l’un des principaux collaborateurs. Il participa à ses cotés à la fondation en avril 1918 du Journal du travail (Rodo Shimbun) puis en octobre 1919 et janvier 1921 à la première et deuxième série de Mouvement ouvrier (Rodo undo). Wada se chargea plus particulièrement de la diffusion de ces journaux dans la région du Kansai (Osaka-Kobe-Kyoto) où il installa un bureau. Il participa ensuite à la troisième série de Rodo undo qui commença à paraître en janvier 1922 et servait de tribune à la tendance anarchiste lors des affrontements avec les communistes pour le contrôle du mouvement ouvrier.

Wada, qui était un farouche partisan de la participation anarchiste au syndicalisme, souffrait parfois de crises d’angoisse qui l’empêchaient alors de militer. Lors des troubles qui accompagnèrent le grand tremblement de terre de la région du Kanto, Sakae Osugi fut assassiné en prison en septembre 1923. K. Wada, qui avec Eitaro Wada, Genjiro Muraki et Tatsuo Mizunuma avait repris l’édirion d’une quatrième série de Rodo Undo, décida de le venger et projeta un attentat contre le général Masarato Fukuda et de le tuer le jour anniversaire de la mort d’Osugi. Le projet échoua — dans la nuit du 3 septembre 1923 il avait blessé le général Fukuda d’un coup de revolver — et il fut arrêté avec Genjiro Muraki et Daijiro Furuta. En septembre 1925 il fut condamné à l’emprisonnement à vie et refusa de faire appel.

Incarcéré à la prison d’Akita, il écrivit le receuil de poésies Gokuso kara (De la fenêtre de ma cellule) publié en 1927 et s’y pendit le 20 février 1928, après avoir laissé un poème : « Le vent chargé de neige efface tous les tourments ».


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