Comme son frère Antonio, Vicenzo Moretti avait émigré en Argentine où tous deux allaient appartenir aux groupes illégalistes liés à Severino Di Giovanni et Miguel Arcangel Roscigna.
Le 1er octobre 1927 il servit de chauffeur lors du braquage par son frère Antonio, M. A. Roscigna et Andrés Paredes Vazquez, d’un encaisseur à l’hôpital Rawson de Buenos Aires au cours duquel un policier fut tué. Ils étaient ensuite passés en Uruguay avec l’aide du batelier anarchiste Bustos Duarte, puis avaient gagné Montevideo.
C’est à Montevideo que, malgré les recommandations de Roscigna et d’E. Uriondo de ne pas effectuer d’expropriation en Uruguay, les frères Moretti et trois compagnons espagnols — Pedro Boada Rivas, Jaime Tadeo Pena et Agustin Garcia Capdevilla — réalisaient en 1928 un braquage sanglant à l’agence de change Messina qui se soldait par trois morts et trois blessés. Le 9 novembre 1928 près de 300 policiers et soldats encerclaient la maison du quartier de Villa de Union où se trouvaient les frères Moretti et leurs compagnes ainsi que les trois militants espagnols. Tandis que son frère Antonio se suicidait en se tirant une balle dans la tête, Vicenzo Moretti était arrêté avec les autres. Condamné à une lourde peine de prison il était interné à Punta Carretas.
Le 18 mars 1931, avec les trois compagnons espagnols et son beau frère Aurelio Rom, il s’évadait de la prison grâce à un tunnel creusé depuis l’extérieur par Gerardo Gatti, M.A. Roscigna, Andrés Vazquez Paredes et Fernando Malvicini. Après avoir passé la nuit chez le compagnon Germinal Reverra et, tandis que les espagnols se dispersaient, V. Moretti retrouvait Roscigna dans une de ses cachettes. Le 27 mars 1931, il était reconnu par hasard par un ancien détenu de Punta Carretas qui avertisait la police. Vicenzo Moretti était alors arrêté avec M.A. Roscigna, A. Vazquez Paredes, Fernando Malvicini et José Manuel Paz.