Fils d’un « propriétaire », ce fut dans la boutique du cordonnier Victor Loquier, militant libertaire d’Épinal, que Pierre-Louis Beauchet s’initia au mouvement anarchiste. Il y connut un autre militant, E. Jacquemin. Celui-ci accueillit par la suite à Paris Pierre Beauchet, qui devint, deux ans avant la Première Guerre mondiale, rédacteur au Libertaire sous le pseudonyme de Pierre Mualdès. Il commença dans ce journal la publication hebdomadaire des « Propos d’un paria ».
Après la guerre, il se rallia un temps ainsi que d’autres militants anarchistes, tels Lebourg, Genold, Bontemps, M. et F. Mayoux entre autres, au Parti communiste d’inspiration anarcho-syndicaliste dont Sigrand, ex-membre du Parti socialiste, était secrétaire et qui publiait Le Communiste, journal qui compta cinq numéros (25 octobre 1919-8 août 1920). Mualdès collabora à celui du 25 juillet 1920. Ce parti, lors de son congrès des 25-28 décembre 1919, se transforma en une Fédération communiste des Soviets qui eut pour organe Le Soviet, lequel eut treize numéros (21 mars 1920-14 mai 1921).
Louis Lecoin ramena Mualdès au Libertaire : il y donna des articles dès 1919 puis en 1921-1922 — il était alors membre avec Chiko et Maillard de la Commission de contrôle du journal — où il tenait la rubrique « Propos d’un paria » et y devint critique théâtral quand le journal parut quotidiennement de décembre 1924 à mars 1925.
Lors du congrès tenu par l’UA les 1-3 novembre 1924, il avait été nommé au comité d’administation du Libertaire quotidien aux cotés de Branco, Courtinat, Saling, Theureau, Megnol et Doucet. Il était alors membre du groupe du XVIIe arrondissement et du Comité d’initiative de l’UA dont Le Brasseur (voir ce nom) était le secrétaire.
Lors du congrès de l’UA tenu à Pantin (31 octobre-2 novembre 1925), il avait été nommé permanent en tant que secrétaire de rédaction du Libertaire aux cotés d’A. Antignac comme administrateur et gérant de la Librairie.
Secrétaire de rédaction de 1926 à 1928, il apporta au Libertaire une collaboration à peu près constante, qu’il poursuivit régulièrement de 1931 à 1937 inclus. Il collabora également à La Revue anarchiste (Paris, 35 numéros, janvier 1922-août 1925), que publiait l’Union anarchiste (UA) sous la direction de Sébastien Faure ainsi qu’à La Revue internationale anarchiste (Paris 8 numéros, novembre 1924- juin 1925) revue mensuelle polyglotte dirigée par S. Férandel.
De 1922 à 1934, Pierre Mualdès assista à tous les congrès anarchistes et, à leur issue, occupa des fonctions responsables qu’on s’est efforcé de préciser, malaisément parfois, d’après la presse libertaire.
Début 1922 il avait été nommé secrétaire du bureau provisoire de l’UA dont Reimeringer était le trésorier.
Au IIIe congrès de l’UA, à la Maison du peuple de Levallois les 2-4 décembre 1922 (voir Haussard), Pierre Mualdès représentait le XVIIIe arr. de Paris et y fut chargé de l’organisation du congrès international devant se tenir à Berlin le 1er avril 1923 ; il fut un des rapporteurs du IVe congrès (Paris, 12 et 13 août 1923) sur la question de la « liaison morale et matérielle à établir entre Le Libertaire quotidien, La Revue anarchiste et La Librairie sociale » et y fut désigné comme collaborateur du Libertaire.
Au congrès de l’UA tenu à Paris les 1-3 novembre 1924, où il représentait le XVIIe arr. de Paris, il fut élu au conseil d’administration du Libertaire — avec notamment Saling, Courtinat, Theureau et Doucet — et à la commission d’initiative de l’UA. Dans son discours au congrès, il déclara : « Qu’on nous foute la paix avec “l’âme anarchiste de Philippe Daudet” […]. Cette affaire a été des plus préjudiciables à notre action et à notre journal. » Le 1er janvier 1925, il devint rédacteur et administrateur du Libertaire. Il participa au congrès de l’UA à Pantin, 31 octobre-2 novembre 1925, où Antignac et lui furent désignés comme permanents à l’administration et à la gérance de la librairie, Mualdès devenant en outre secrétaire à la rédaction du Libertaire ; à l’issue du congrès, il fut élu à la commission d’initiative. Il fut réélu à ce poste au congrès de l’UA tenu à Orléans, les 12-13 et 14 juillet 1926, mais ne fut pas confirmé dans ses fonctions de responsable de rédaction, ne conservant que celles d’administrateur du journal et de la librairie. En 1927, il était de nouveau responsable de rédaction au Libertaire. Il fut, avec Nadaud, responsable de la Fédération de l’Oise à l’issue du congrès de l’Union anarchiste communiste (UAC) tenu à Paris, 30 octobre-1er novembre 1927, qui fut un congrès de scission marqué par la naissance d’une organisation rivale, l’Association des fédéralistes anarchistes (AFA) ; l’UAC changeait de sigle et devenait l’UACR (Union anarchiste communiste révolutionnaire). Il fut élu, ainsi que Jean Girardin et Even, membre de la commission administrative de l’UACR à l’issue du congrès d’Amiens (12-15 août 1928) ; tous trois y représentaient les XIXe et XXe arr. de Paris. Pierre Mualdès fut admis au syndicat des correcteurs le 1er janvier 1928.
Il avait également adhéré dès sa fondation début 1928 au groupe des « Amis du Libertaire » dont Faucier était le secrétaire.
Au congrès de l’UACR qui eut lieu à Paris les 19-21 avril 1930, il fut élu secrétaire de rédaction du Libertaire et, de nouveau, membre de la commission administrative. Il fut réélu aux mêmes postes lors de la tenue du congrès de l’UACR à Toulouse, les 17 et 18 octobre 1931 auquel il avait assité comme délégué du Libertaire. Entre ces deux derniers congrès, il avait assumé — la commission administrative se trouvant défaillante — avec Girardin, la gestion du Libertaire et de l’UACR. Il assista au congrès de l’UACR qui eut lieu les 14, 15 et 16 juillet 1933. A celui de Paris, des 20 et 21 mai 1934, dit congrès de l’unité, qui vit l’abandon du sigle UACR pour celui d’UA, il fut élu à la commission administrative et à la commission de rédaction du Libertaire où il avait repris sa rubrique « Propos d’un paria ».
En 1931-32 il fut membre de la Commission de contrôle du Comité d’action contre les prisons militaires te pour l’amnistie aux cités de Louis Lecoin et des socialistes P. Audibert et Gaston Guiraud et dont les responsables étaient les libertaires P. Perrin Odéon (secrétaire) et J. Girardin Bouboule (trésorier).
Jusqu’en 1939 le nom de Mualdès disparaît de la presse libertaire. Il se consacra surtout à La Patrie humaine (Paris, 7 novembre 1931-25 août 1939) hebdomadaire du pacifisme intégral fondé par Victor Méric.
En 1944, Louvet lui demandera alors, en novembre, sa collaboration à Ce qu’il faut dire dont le n° 1 parut à mi-décembre 1944 (en tout 64 numéros en deux séries de décembre 1944 à avril 1949). Il collabora également, toujours dans la presse animée par Louvet, au périodique Les Nouvelles pacifistes (Paris, 9 numéros, mi-octobre 1949-1er avril 1950) organe de la Confédération générale pacifiste dont l’administrateur était André Maille, et à Contre-courant (Paris, 1950-1968) pour ses premiers numéros, à compter de février 1951, où il reprit ses « Propos d’un paria ». Sa santé le contraignit à se retirer dans le Midi, mais il continua de collaborer à la revue Défense de l’Homme (Paris 1948-1976), revue de Louis Lecoin.
Marié en 1910 à Gabarret (Landes), remarié en 1935 à Puteaux (Seine), Pierre Mualdès était père d’un enfant et est mort le 19 décembre 1966 à Marseille (Bouches-du-Rhône).