Germaine Lecomte Cailor, qui pendant la guerre avait participé aux activités du groupe par la chanson La Gerbe, était dans les années 1920 la compagne de L. Loréal. En février 1924 elle fut impliquée dans l’affaire Yvonne Martin une jeune fille qu’elle avait recueillie le 28 février. Yvonne Martin, qui avait été abandonnée par sa mère à l’âge de 3 ans, avait été elevée par son père puis, après la mort de celui-ci à la guerre de 1914, devenue pupille de la nation, avait été confiée à un oncle alcoolique devenu son tuteur et qui tenta ultérieurement d’abuser d’elle.

En février 1924 elle s’était enfuie de son domiciel d’Arcis-sur-Aube et avait gagnée Paris. Agée de 15 ans et seule elle ne tarda pas à se retrouver sur le trottoir et de nouveau était abusée par un homme. Germaine Lecomte, qui n’était guère riche, la confiait le 3 mars à la camarade Jeanne Meunier qui la soignait, mais le 13 mars la police arrêtait la jeune fille. Le Libertaire entamait alors une campagne pour qu’elle ne soit pas rendue à son tuteur.

Le 11 avril suivant elle était extraite de la maison où elle avait été hospitalisée pour être confrontée à Paris chez le juge d’instruction à l’homme qui avait abusé d’elle à Paris. Lors de l’arrivée en gare de l’est, un groupe de jeunes gens séparaient de ses surveillants la gamine qui disparaissait. Le Libertaire lui souhaitait alors « bonne chance » et Germaine Lecomte et Jeanne Meunier étaient inculpés par le juge d’instruction de « détournement de mineur ».