Né dans une famille de la bourgeoisie normande, Émile Violard avait abandonné la médecine pour le journalisme d’avant garde. Il collabora notamment au Cri du Peuple de Valès, à La Bataille de Lissagaray et à L’intransigeant de Rochefort avant que ce dernier ne devienne boulangiste.
Au début des années 1880, Émile Violard, qui demeurait 81 rue Monge (Ve arr.) était le secrétaire du Cercle de la Jeunesse socialiste révolutionnaire. Il collabora à La Révolution sociale ce qui lui valut une condamnation à un mois de prison. Il était également signalé, avec notamment Émile Gautier et Gabriel Mollin, dans les réunions d’un cercle au 128 rue Mouffetard.
Fin mai 1881, suite aux incidents survenus lors de l’ouverture du congrès socialiste du Centre tenu à Paris, où les délégués anarchistes avaient été refoulés après avoir refusé de donner leurs noms, les compagnons et autres dissidents s’étaient constitués en congrès indépendant réunis 103 boulevard de Ménilmontant. Émile Violard participa à ce congrès, présidé par Maria (voir ce nom) et qui avait regroupé une centaine de participants dont A. Crié (cercle du Panthéon), Victorine Rouchy (Alliance socialiste révolutionnaire), Bernard (chambre syndicale des homes de peine), Spilleux dit Serraux (mouchard ?), Émile Pannard (groupe La Révolution sociale), Vaillat (groupe d’études sociales révolutionnaires), Émile Gautier et Jeallot.
Émile Violard fut le délégué du groupe communiste anarchiste L’Alarme de Narbonne et de la Jeunesse indépendante de Paris au congrès international de Londres en juillet 1881.
Émile Violard collabora par la suite à la revue La Question sociale (Paris, 8 numéros, 10 janvier au 10 août, 1885) qui avait été fondée par P. Argyriades. Il collabora également à l’organe socialiste révolutionnaire puis anarchiste L’Attaque (Paris, 66 numéros, 20 juin 1888-26 avril 1890) dont le rédacteur en chef était E. Gegout, puis au journal socialiste révolutionnaire Le Tocsin (Alger, 12 numéros et un supplément, 25 mai au 9 août 1890) dont le gérant était Fernand Grégoire. Il se trouvait alors, semble-t-il, à Alger.
Vers 1884 il aurait été membre de la rédaction du Cri du peuple dont il sera exclu lorsque les guesdistes prirent a direction du journal. Il était dit alors chimiste et était signalé dans les réunions du groupe du Faubourg Marceau tenues rue Pascal.
Au printemps 1885, il avait tenté avec Richard, de reconstituer le groupe anarchiste du Panthéon dissous l’année précédente.
En 1905, il fut le directeur de la section tunisienne de l’Exposition coloniale tenue à Marseille et refusa la Légion d’honneur à laquelle l’avait proposé le résident de Tunisie.
Dénonçant sans relâche les méfaits du colonialisme, notamment dans L’Echo d’Alger auquel il collabora jusqu’à son décès le 17 mars 1934 au village de Ain Taya (Alger), Émile Violard fut également un critique d’art de grand talent. Toutefois divers de ses articles sont marqués par un antisémitisme fréquent à cette époque.
Oeuvre : — Cocagne cocasse ; — Histoire des villages algériens.