Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

NOJA RUIZ, Higinio « Fructuoso VIDAL” ; “José LOPEZ HERRERO »

Né le 8 novembre 1896 à Nerva (Huelva) — mort en février 1972 — Instituteur — FAI — CNT — Huelva, Malaga & Cordoba (Andalousie) — Valence (Levant)
Article mis en ligne le 8 mai 2012
dernière modification le 8 août 2024

par R.D.

C’est à l’âge de 12 ans, qu’après avoir dû abandonner l’école, Higinio Noja Ruiz avait commencé à travailler avec son frère dans les mines de souffre de la région de Nerva. Habité par une véritable soif de savoir, il avait toujours sur lui un livre qu’il aimait à lire à ses compagnons lors des pauses. Dénoncé par un ouvrier portugais analphabète, il impressionna tellement l’ingénieur en chef qui l’avait convoqué que ce dernier, au lieu de le renvoyer, lui donna un travail dans un bureau lui permettant ainsi de continuer à se cultiver et de pouvoir suivre des cours du soir pour devenir instituteur.

C’est au débit des années 1910 qu’il devenait anarchiste à Nerva où existait alors un bon noyau de militants dont Salvador Pino, Andres R. Alvarado et Francisco Ortega. Bon propagandiste et conférencier, collaborateur de la presse libertaire dès 1913, il allait comencer à acquérir un grand prestige dans les milieux anarchistes. En 1915 il signa un Manifeste anarchiste paru dans Tierra y Libertad et, dans les années suivantes participa aux controverses avec les socialistes et à des tournées de propagande en Andalousie.

En 1918 il fondait avec Diego Alonso le périodique Via Libre (Peñarroya) et l’année suivante avec David Diaz et Aquilino Medina animait à Pueblonuevo del Terrible (Cordoba) les éditions de brochures Renovacio proletaria (une quarantaine de brochures). Il était à cette époque instituteur d’une école rationaliste et se définissait comme anarchiste communiste et opposé à l’action syndicale.

Au début des années 1920 il se transférait à Valence où il allait être le responsable d’une école rationaliste à El Cabanal puis à Alginet de l’école La Armonia.

Exilé à Paris lors de la dictature de Primo de Rivera, il y collabora à la revue trilingue Revue international anarchiste (Paris, 1924-25) et publia deux nouvelles (La que supo vivir su amor et Como el cabello de Atila) qui furent bien acceuillies dans les milieux de l’exil. Puis il revenait en Espagne, d’abord aux Baléares et Barcelone avant de regagner le Levant. En juillet 1927 il participait à la conférence de fondation de la Fédération anarchiste ibérique (FAI) à Valence.

Au moment de la proclamation de la République il travaillait avec Hermoso Plaja à l’imprimerie des éditions Espasa Calpe à Palma de Mallorque puis regagnait Alginet, près de Valence pour y reprendre son poste d’instituteur à La Armonia. Lors d’un plenum de la FAI tenu en 1933 il avait été membre d’une commission chargée d’élaborer le concept du communisme libertaire.

En 1934 il s’installait définitivement à Valence où il intégrait la rédaction de la revue Estudios (Alcoy-Valence, 1923-1939) à laquelle il avait collaboré et où il aurait été le responsable des éditions de livres et brochures. Il était à ce moment en contact avec Marin Civera Martinez qui l’amena alors à s’intéresser aux problèmes économiques et syndicaux dont il était un spécialiste.

Pendant la guerre civile Higinio Noja Ruiz fut nommé membre du Conseil de l’économie de Valence, participa à de nombreux meetings dans plusieurs régions d’Espagne et fut en 1937 le président de l’Assocaition des amis du Mexique à Valence (1937) tout en écrivant plusieurs brochures sur l’expérience collectiviste.

Fait prisonnier à la fin de la guerre à Alicante il fut interné au camp de Los Almendros puis au fort de Santa Barbara avant d’être transféré en décembre 1939 sur une péniche-prison à Elche. Traduit devant un tribunal militaire il fut condamné à une loude peine A la prison d’Alicante, Vicente Galindo Fontaura le croisa, échangea quelques mots avec lui et le trouva physiquement épuisé.

Remis en lioberté provisoire en 1943, Higinio Noja Ruiz, se trouvant trop vieux pour un nouvel exil, décida de rester à Valence où il allait survivre en donnant des cours privés à son domicile. Pendant toute la période franquiste il allait écrite beaucoup mais refusa de faire paraître quoi que ce soit dans la presse franquiste.

Higinio Noja Ruiz est décédé à Valnce en février 1972, laissant sans doute de très nombreux travaux inédits. Après la mort de Franco, la municipalité d’Alginet inaugura une rue portant son nom.

Œuvres :- Por la enseñanza, conferencia (Ed. Tierra y libertad, 1915) ; — Prosa de combate (1919) ; — Brazo y cerebro (Ed. Revolucion proletaria, 1921) ;- La Armonia o la escuela en el campo (Alginet, 1923) ; — Los galeites del amor (1923) ; — La palanca de Arquimedes (1923) ; — Comunismo (Ed. Renovacion, 1925) ; — Lis Sombrios (Paris, 1925) ; — El Gracian que asesino (Puente Genil, 1926) ; — Polmo y humo (Puente Genil, 1926 ?) ; — Vidas quimericas (Sabadell, 1926) ; — El Azote implacable (1928) ; — Lo que supo vivir su amor (Madrid, 1928) ; — Aquelarre (1928) ; — Marivent (Madrid, 1928) ; — Balanza de Themis (Barcelone, s.d ;) ; — Un puente sobre el abismo (Vamence, 1932) ; — Gandhi animadir de la India (Valence, 1932) ; — El problemo agrario en España (Barcelone, 1932) ; — El sendero luminoso y sangriento (Valence, 1932) ; — Hacia una nueva organizacion social (Valence, 1933) ; — Intermezo, la libertad y la nueva constitucion española (Valence, s.d.) ; — Control y colectivizacion (Valnce, 1936) ; — El arte en la revolucion (Barcelone, 1937) ; — La libertad y la nueva construccion de la révolucion (Barceoone, 1937) ; — La obra constructiva en la revolucion (Valence, 1937) ; — La revolucion actual española : hacia una sociedad de trajadores libres (Valence, 1937) ; — España su lucha y sus ideales, ouvrage collectif, Buenos Aires, 1937) ; — Amor y sexualismo (Valence, 1938) ; — Mi primo amor, Notas sobre amor y sexualismio, La Virgen brava (Valence, 1938) ; — La revolicuin española : labor constructivo en el campo (Valence, 1938) ; — Anselmo Lorenzo (Valence, 1938) ; — Los consejos de economia confederal (Valence, s.d.) ; — La santa de Valdespinos (Valence, s.d.) ;

Et de nombreux textes inédits dont : — Alba de una epoca ; — La casa de la colina ; — Cuentos ingenuos ; — Cimbres nevadas (1952) ; — Disquisiciones transcendatales ; — Edison ; — La eme-doble ; — En mis horas perdidas ; — Ensayos y conferencias ; — Epistolario de Ricardo Garzon ; — Evolucion y revolucion ; — La fuerza nuclear ; — El hombre tetrico ; — Memorias de Aurelio Pimentel ; — Novelas cortas ; — Seduccion (1954, inédit) ; — Babel (inédit, 1955) ; — Sociologia, el derecho a la salud ; — Syloock ; — La muerte de Sylock.

Outre les titres cités ci-dessus, Higinio Noja Ruiz a collaboré entre autres sous les pseudonymes de Fructuoso Vidalet de José Lopez Herreroà un très grand nombre de titres de la presse libertaire dont Acción libertaria (Gijon), Acracia (tarafone, 1918), Cenit, El Combate sundicalista, El 4 de Febrero, El Obrero de Rio Tinto, La Guerra social, L’Imdoptable, Libre estudio, Mañana, Nosostros, Nuevo Rumbo, Reivindicacion, Semaforo, Solidaridad obrera (Valence et Barcelone), La Voz del pueblo (Tarrasa, 1913).


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