Marin depuis 1913 sur un cargo qui l’amena de Hollande en Angleterre puis aux États-Unis où il entra en contact avec des anarchistes italiens et devint libertaire, Egisto Serni fut mobilisé pendant la Première Guerre Mondiale dans la marine de guerre. A sa démobilisation en 1919, il fut employé dans le cabinet d’un avocat de gauche.
Membre en 1921 de la direction nationale des Arditi del popolo, il alla à la fin de l’année à Grosseto où il devint le secrétaire des groupes anarchistes Germinal et Pietro Gori et participa à la réorganisation des compagnons confrontés à la violence fasciste. Il collaborait alors à Il Martello (Piombino) et à Umanità nova quotidienne. Il polémqua noamment avec les communistes qui avaient transféré la Chambre du travail de Grosseto à Piombino. Revenu à Rome à la mi-1922, il fut arrêté et assigné à résidence dans sa famille à Marciana Marina où l’adhésion de son père et de son frère au fascisme le poussa à émigrer.
En 1923 il émigrait clandestinement en France et s’installait à Aubagne (Bouches-du-Rhône) où il participa à la publication des écrits de Paolo Schicchi, collabora à la revue libertaire Culmine (Buenos Aires) et entretenait des contacts avec Camilo Berneri et d’autres militants italiens. Egisto Serni qui vivait alors sous le nom de Gino Lermo, étant l’objet en 1934 d’un arrêté d’expulsion, s’installa dans la région Rhône-Alpes, d’abord à Bourg de Thizy, puis à Montagny où il travaillait comme mécanicen, puis à Roanne et Saint-Étienne. Le 27 août 1935 il se constitua prisonnier (ou selon d’autres sources fut arrêté pour infractiion à l’arrêté d’expulsion) et commença immédiatement une grève de la faim en vue d’obtenir une régularisation et en solidarité avec le compagnon Joseph Lucetti qui avait été arrêté le 1er août précédent et avait commencé une grève de la faim à la prison de la Santé. Il obtint une régularisation suite à la campagne menée en sa faveur par la LIDU et les organisations syndicales.
Dès le déclenchement en juillet 1936 de la guerre en Espagne, il partit pour Peprpigan et passa en Espagne avec l’aide de Giuseppe Pasotti. Milicien dans la section italienne de la Colonne Ascaso, il participa aux combats du Monte Pelato, Tardienta et Almudévar.
Rentré en France en février 1937, il fut arrêté et emprisonné à Cerbères pour quelques jours.
A la fin des années 1940 et début 1950, il était toujours en France où il diffusait la revue L’Home libre (Saint-Étienne), était un propagandiste de l’espéranto et etait lié avec les compagnons Alfredo Bonsignori et Ugo Angelini dans la région lyonnaise. Il collaborait également à Umanità nova où il fut souvent l’auteur de nécrologies des compagnons italiens émigrés et décédés en France.