Fils d’un ouvrier armurier de la Loire réfugié en Suisse après la Commune, Pierre Chomat (parfois orthographié par erreur Chaumat ou Chaumas et prénommé Jean) milita dans le mouvement anarchiste à Genève, avant de s’installer à Saint-Étienne en 1880.
Du 10 au 13 juillet 1880, il participa à Lyon au congrès fondateur de la fédération de l’Est du Parti ouvrier, créé au congrès ouvrier de Marseille en 1879.
Le 21 juillet 1883, assisté de Grillot, Domergue et Bordat (jeune), il avait présidé la réuion publique organisée à la salle de l’Elysée par le groupe anarchiste La Lutte, à laquelle avaient assisté environ 280 personnes dont 25 femmes et où, à la fin, un agent de police identifié par Chautant avait été identité et pris à partie.
Le 26 juillet suivant, un mandat d’arrêt fut décerné contre Chautant et un mandat d’amener contre Thivollier, tous deux inculpés d’outrages à un agent de l’autorité. Il est probable que Chomat fut également l’objet d’un mandat le même jour puisque tous trois prirent la fuite dès le 27. À l’audience du 1er août, Chomat fut condamné à quatre mois de prison et 50 francs d’amende pour outrage à magistrat lors d’une réunion publique qu’il présidait à l’Élysée le 21 juillet. Chomat fut réputé réfugié à la Chaux-de-fond (Suisse). Il fut néanmoins arrêté et emprisonné aux alentours du 15 janvier 1885.
Le 6 décembre 1886, la commission des ouvriers sans travail tint une réunion publique salle Rivoire, 242 avenue de Saxe. À la fin de celle-ci, une manifestation spontanée, à laquelle Chomat prit part, accompagna la commission à l’hôtel de ville en chantant La Carmagnole. Il s’agissait d’exiger une réponse à une pétition réclamant du travail. Le lendemain, la commission investit la séance du conseil municipal, accompagnée telle foule que la salle de 500 personnes était comble.
La veille de noël 1886, une bombe — qui n’explosa pas — fut découverte sous le bénitier de l’église Saint-Nizier à 23 h 30. La police enquêta sur la femme de Chomat, originaire de Genève et compagne de F. Vitré, assurant qu’elle avait passé la soirée du 24 décembre au théâtre de La Scala jusque vers 23 h 30-23 h 45. La même source indiquait en outre que les premières recherches relatives à l’attentat de L’Assommoir (voir Cyvoct) désignèrent une femme sous le sobriquet de La Suissesse. Cette dernière assertion ne semble toutefois pas être prouvée.
Le 8 février 1887, deux bombes firent explosion au palais de Justice, blessant un commissaire et sept agents de police. Quinze anarchistes furent perquisitionnés dont Chomat. Toutefois, l’enquête n’aboutit pas. Il demeurait alors, semble-t-il, 44 rue Bugeaud.
Après 1889, sa présence ne fut plus signalée dans les réunions politiques à Lyon, bien qu’il habitait toujours cette ville jusqu’en 1892.
Chomat avait été le délégué de Zürich au congrès anarchiste de la région de Genève qui s’était tenu dans cette ville les 16-17 août 1890. Le congrès avait réuni une vingtaine de militants français dont Octave Jahn et suisses qui y avaient fondé la Fédération internationale des revendications prolétariennes. Chomat en avait été élu secrétaire tandis que le typographe de Genève Zograffoz était élu trésorier.
En 1907 il était recherché après avoir disparu de Lyon.
S’agit-il du Pierre Chomat qui en 1893 demeurait à Paris Passage Rivière ou 25 rue des Cendrierset qui, le 1er janvier 1894, lors des rafles ayant suivi l’attentat de Vaillant à la Chambre des députés, iavai été l’objet d’une perquisition où la police avait saisi divers journaux et brochures anarchistes, mais avait été laissé libre ? (cf. APpo BA 78 & F7/12508)
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