Fiché comme anarchiste dans les années 1930, Jean Joseph Millon, avait été signalé en juin 1935 comme ayant quitté sa résidence de Mohon (Ardennes) pour une destination inconnue. La police demandait qu’il soit vérifié s’il ne s’était pas rendu chez ses parents à Antibes et dans l’affirmative de le soumettre « à une surveillance particulière ». Selon la police, il aurait été appelé à une période de réserve à laquelle il voulait se soustraire et aurait gagner le sud pour s’y embarquer sur des navires de commerce, déclarant même qu’il voulait aller en Abyssinie pour y participer à des opérations militaires.
Millon, qui était inscrit maritime, avait fait son service dans la marine de guerre. Il était arrivé à Mohon en septembre 1934 après avoir travaillé comme manœuvre pour l’entreprise foraine Auto-Skooter. Il était logé rue Marceau, chez Becu le secrétaire du comité de chômeurs et diffusait le journal L’Exploité.
Jean Joseph Millon a vraisemblablement été volontaire en Espagne : fin mai 1937, la police signalait sa présence à Châteauneuf de Grasse (Alpes-Maritimes) et ses rapports avec les libertaires de Grasse. Il fut alors l’objet d’une surveillance “attentive” de la gendarmerie “d’autant plus dangereux qu’il est convaincu” et notamment à l’occasion du voyage du Président de la république à Nice.