C’est à Marseille où il était colporteur de journaux que Joseph Ferrand, qualifié par la police de « caractère emporté, parlant beaucoup et d’allure décidé », avait rencontré Alexandre Jacob dont il devait devenir l’un des principaux lieutenants dans le groupe de cambrioleurs anarchistes Les Travailleurs de la nuit. Inscrit à l’État Vert des anarchistes il quitta Marseille le 31 août 1898 et gagna la région parisienne.

Arrêté à Nevers le 22 janvier 1903, les aveux de sa compagne Gabrielle Damiens auraient permis le démantèlement du groupe. Jugé à Amiens dans le cadre du procès Jacob, poursuivi pour 39 vols, il fut condamné à 20 ans de travaux forcés et transporté au bagne de Guyane (matricule 34724). Il tenta par deux fois de s’évader et fut souvent puni. Il fut le complice de Jacob lors de l’assassinat par ce dernier du forçat Capelleti qui avait tenté de l’empoisonner le 25 décembre 1908.

Puis, après avoir résisté à l’administration pénitentiaire, Ferrand, devenu alcoolique, se brouilla avec Jacob et s’adapta au bagne. En janvier 1924 il passa à la relégation et fut astreint à la résidence à Saint-Jean du Maroni où nous perdons sa trace. Joseph Ferrand est mort en Guyane à une date inconnue.