Né dans une famille de petits paysans de la province de Huesca, Pedro Palacin Mirada, qui était illettré, avait adhéré à la CNT. Lors du coup d’État franquiste de juillet 1936 il fut volontaire dans la Colonne Durruti puis, après la militarisation dans la 26e Division commandée par Ricardo Sanz jusqu’à la fin de la guerre où il avait le grade de sergent du 4e Bataillon d’une brigade de la Division. C’est sur le front d’Aragon, qu’il apprit à lire lors des périodes d’accalmie.
Après l’effondrement de l’Armée de l’est et lors de la Retirada il passa en France le 10 février 1939 à Puigcerda-Bourg-Madame, après avoir démonté son fusil et jeté les pièces dans une rivière. Après 8 jours passés à la belle étoile, il fut interné à la briqueterie désaffectée de Mazères (Ariège) pendant quelques semaines avant d’être transféré au camp du Vernet d’Ariège où avaient été internés les anciens combattants de la 26e Division. Puis il fut interné au camp de Septfonds (Tarn-et-Garonne) dont, grâce à l’intervention d’une bonne originaire de son village natal et travaillant pour un avoué socialiste de Castelnaudary (Aude), il parvint à en sortir pour être embauché comme ouvrier agricole.
Pedro Palacin s’installera finalement à Castelnaudary où il se maria. Après la guerre, conscient que le retour en Espagne était devenu impossible, il demanda et obtint la naturalisation française. Pedro Palacin, qui resta toujours fidéle à ses idéaux, disait parfois « Si on avait gagné la guerre, on se serait mangé entre nous » et avait eu la joie de revoir sa famile en Espagne en 1968, est décédé le 28 septembre 2001