Dictionnaire international des militants anarchistes
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LEVY, Charles
Mort le 3 août 1905 - AIT – France - Chicago
Article mis en ligne le 29 avril 2013
dernière modification le 7 septembre 2023

par ps

Réfugié de la Commune de Paris, ancien membre de l’AIT, Charles Lévy fut admis au sein de la communauté icarienne en 1876 en même temps qu’Arsène Sauva. Son épouse, originaire de Pologne, était coiffeuse de son état.

En 1877, Charles Lévy et sa femme restèrent fidèles à la majorité de la « vieille Icarie » et en 1879, Charles Lévy signa l’acte d’incorporation de la nouvelle société icarienne.

En février 1880, la citoyenne Lévy fit un discours très politique sur les droits de la femme, déclarant que si les Icariens avaient prêté davantage attention à ce que les citoyennes avaient à dire, la communauté s’en serait trouvée plus nombreuse et plus prospère. Puis, à la surprise générale, elle demanda le remboursement de sa part pour aller s’installer à Creston, auprès de la famille Frémont, eux-aussi d’anciens cabétistes. Son mari la suivit quelques temps après, quittant la communauté en septembre 1880. Installé à Creston, il resta en contact avec les Icariens, auxquels il rendit visite en 1883 pour venir célébrer avec eux le 12e anniversaire du 18 mars. Quelques années plus tard, il semble avoir effectué un séjour en France.

On retrouve la trace de Charles Lévy en septembre 1892, date à laquelle il envoya au journal anarchiste le Réveil des mineurs une lettre traitant du travail des enfants, faisant par ailleurs référence au fouriérisme pour expliquer comment il était possible d’aller encore au-delà.

Il déménagea en 1894 à Chicago, et pendant les sept années qui suivirent, il resta en correspondance suivie avec les feuilles anarchistes francophones publiés par Louis Goaziou en Pennsylvanie. Ces feuilles publièrent de nombreux articles de fond signés de lui, en particulier une longue étude intitulée « Qu’est-ce que l’anarchie » (L’Ami des ouvriers, mars 1895 — 29 février 1896) et une nécrologie d’Arsène Sauva (Tribune libre, 21 avril 1898). En octobre 1898, Charles Lévy écrivit de nouveau à La Tribune libre pour se déclarer en faveur de la mise en pratique des principes socialistes à travers des expériences de type coopératif. En août suivant il annonça la fondation d’une « Association d’emploi mutuel », qu’il définissait comme un « trust de travail » ouvert à tous et à tous les métiers, ayant des correspondants en Angleterre, en Allemagne et en France ; il résidait alors 108, 5th Ave, à Chicago.

En 1900, il déménagea pour s’installer à Jersey City (où il se faisait adresser sa correspondance au bons soins du journal anarchiste Germinal). Expliquant que « l’ère des expériences de colonies est close », il travaillait à la réalisation pratique d’un centre d’échange mutuelliste, « Le Monde idéal » dont le slogan serait « Unité — Solidarité — Liberté ». Toutefois il ne semble pas que ce projet en soit véritablement arrivé au stade de l’exécution.

Lecteur de L’Union des travailleurs, il prit à partie Élisée Reclus dans les numéros du 27 juin 1901 parce que ce dernier avait pris la défense dans un précédent article de la « jeune Icarie ».

Lorsque la principale figure de proue du socialisme franco-américain, Louis Goaziou, se déclara en faveur de l’action politique de la classe ouvrière en se ralliant au Parti socialiste de Debs, Charles Lévy fut l’un des rares militants franco-américains de premier plan à refuser de lui emboîter le pas.

Il mourut à Chicago le 3 août 1905. Son décès fut annoncé dans l’Union des Travailleurs le 28 décembre 1905.

Charles Lévy se confond peut-être avec Félix, Charles Lévy.


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