Fils d’un carabinier membre de la Fédération anarchiste ibérique (FAI), Juan Ceron Gonzalez avait été élevé à Puigcerda En 1936 il était apprenti mécanicien à Bourg-Madame et le secrétaire des Jeunesses libertaires (FIJL) de Llivia, enclave espagnole située dans les Pyrénées-Orientales.
Dès le début de la Révolution et jusqu’aux affrontements de mai 1937 avec les staliniens, il servit d’agent de liaison entre le Comité CNT-FAI de Puigcera et les comités français de soutien à la Révolution espagnole. En 1938 il s’enrôla dans le corps des carabiniers et fut envoyé comme aide mécanicien des transports à Barcelone, Jaén et Guadalajara.
Fait prisonnier à la fin de la guerre à Guadalajara, il parvint très vite à s’évader et à passer en France où il fut interné aux camps de Saint-Cyprien, Barcarès, Vernet, Septfonds puis envoyé à Lorient dans une Compagnie de travailleurs étrangers.
Après la guerre il s’installa à Chinon et continua de militer dans la CNT en exil. Auteur de nombreux poèmes, il colabora à plusieurs titres de la presse libertaire espagnole de l’exil — dont Espoir et Cenit — ainsi que la presse de langue française dont L’Affranchi (Suisse) et L’Anarcho du Val de Tours et Le Libertaire (Le Havre). Dans les années 1990 il était membre du CIRA de Marseille auquel il adressa divers témoignages sur son itinéraire en Espagne et en France. En 2002 Juan Cedron se définissait comme « un vieux libertaire qui décèdera libertaire pour avoir connu l’aube d’une société que les sceptiques qualifient d’utopies ».