En 1913, Julien Gaillet, membre de la Fédération communiste anarchiste révolutionnaire (FCAR), était le trésorier des Amis du Libertaire à Amiens où selon Le Libertaire il était « un des meilleurs camarades » du groupe anarchiste. Très efficace il assurait 7 francs par semaine à l’hebdomadaire et collectait chaque dimanche les cotisations pour le groupe FCAR d’Amiens, les souscriptions pour Le Libertaire et Germinal.
Il avait fait partie le 23 février 1913, à l’occasion de la Mi-Carême, du groupe d’une quinzaine de libertaires — dont Lemaire et Raymond Barbet — qui s’étaient mêlés à al foule avec deux chars à bras portant des pancartes : sur l’une le dessin d’un prisonnier assis sur un tabouret et intitulé “Quand on a volé un pain !” et l’autre représentant un homme à redingote dansant devant un coffre fort plein d’écus et portant une valise sur laquelle était inscrit “Mexique” et intitulée “Quand on vole des millions !”. Entre les deux chars, les compagnons chantaient et diffusaient la chanson Les deux vols. Lorsque les forces de police arrachèrent les banderoles et confisquèrent les deux voitures à bras, les compagnons avaient jeté de nombreux papillons portant l’inscription « Rousset est un nouveau Dreyfus”, “A bas les lois scélérates”, “Amnistie pour tous les détenus plitiques”, “La liberté d’opinion est sacrée”).
C’est en réparant un toit qu’en juin 1913 il avait fait une chute mortelle. Lors de son enterrement la police harcela le convoi pour tenter d’arracher le drapeau rouge recouvrant le cercueil