Etabli à Lausanne, Félicien Darbellay avait été signalé comme anarchiste dès 1876. Il fut membre de la Section d’études et de propagande de Lausanne (1881) et du Cercle ouvrier d’études sociales (1881-1883). En 1882 il fut délégué au congrès de la Fédération jurassienne. Il était alors le secrétaire de la section de Lausanne de l’AIT.
Dans le cadre d’une enquête sur les menées anarchistes il fut en 1885 l’objet d’une perquisition au cours de laquelle la police avait saisi un grand nombre de brochures et journaux. La police le considérait alors avec l’allemand Louis Heilmann (Heilemann ?) comme l’un des « agents les plus actifs de la propagande de l’action ». Selon la police française il avait pour pseudonyme La Félicité.
Accusé avec Nicolet (voir ce nom) de La Chaux-de-Fond et Hänzi de Bâle d’avoir diffusé à l’ automne 1889 le Manifeste des anarchistes suisses, un texte bilingue imprimé à Paris par Jean Grave, il fut poursuivi et finalement, acquitté le 20 décembre 1889. Lors de l’audience, il avait reconnu avoir diffusé le Manifeste « mais seulement après en avoir pris connaissance et avoir reconnu que sa propagation était utile à la cause anarchiste qu’il défend depuis bien des années ». Il devait décéder quelques mois plus tard le 27 mars 1890, laissant un enfant de quelques mois et sa mère dans la misère.