Léonce Cotinaud avait commencé à militer à Lyon avant de se fixer à Marseille au début de l’année 1886. Il demeurait alors 5 rue des Honneurs, au 1er étage, où il habitait avec sa sœur, Amélie, et son beau-frère venus également de Lyon. Ce logement servait de salle de rédaction au journal bilingue L’International Anarchiste (Marseille, 4 numéros du 16 octobre au 6 novembre 1886) dont Cotinaud assurait la gérance. Le comité de rédaction était composé de L. Cotinaud, Justin Mazade, Alexandre Tressaud et Henri Tricaud pour la partie française et de Nicolo Converti et Ugo Acquabona pour la partie italienne. C’est également dans ce petit logement que se réunissaient, le lundi et le vendredi, les membres du groupe d’Etudes sociales. Après la disparition du journal, Cotinaud avait continué à militer au sein du mouvement local, puis était parti pour l’Algérie où il était encore signalé en avril 1891.
Début janvier 1894, la ferme où il résidait avait été l’objet d’une perquisition où la police avait saisi une abondante correspondance. Cette perquisition avait été faite dans la foulée de celles effectuées aux fermes de Paul Regnier à Tazrout et d’André Reclus à Tenes et dans lesquelles plusieurs compagnons - dont Xixonnet, Cheitanov, Tracol… - avaient été arrêtés.