Deuxième enfant d’une famille de vignerons républicains, Eugène Bizeau obtint à treize ans son Certificat d’études primaires ; puis il exerça divers métiers avant de devenir vigneron.
Il lisait beaucoup et collabora avant la Grande guerre par chansons et poèmes à de nombreux périodiques anarchistes dont L’Anarchie, de Libertad, L’Idée libre, Le Luth français, Hors du troupeau, Les Réfractaires. Il publia en 1910 et 1914 deux recueils de vers : Balbutiements et Verrues Sociales.
Réformé en 1914, il écrivit des poèmes pacifistes et collabora à Ce qu’il faut dire de Sébastien Faure, Pendant la Mêlée, et Par-delà la Mêlée, journaux d’Armand (1915-1917). Le 30 mai 1916 il avait été l’un des rédacteurs avec Chardon d’un numéro clandestin du journal Le Semeur (Tours).
En 1916, il s’unit avec Anne Chambonnière, une institutrice qu’il avait connue par les journaux d’Armand et dont il eut deux enfants.
Collaborateur régulier du Libertaire entre les deux guerres, il y publia de nombreux poèmes dont “Ils sont morts” à la mémoire de Sacco et Vanzetti :
« Ils sont morts tous deux sur l’affreuse chaise — Où des scélérats les ont fait asseoir — Et la meute infâme a frissonné d’aise — Dans l’horreur sans nom de leur dernier soir » (cf. Le Libertaire, 31 août 1927).
En 1936, il vivait avec sa famille à Massiac (Cantal) travaillant comme jardinier et agriculteur. Il y a passa là toute la période de la guerre.
En 1945 il s’installait à Véretz (Indre-et-Loire) — Il continuait à collaborer à de nombreuses publications anarchistes ; citons : Le Libertaire, depuis 1920. — La Revue anarchiste, n° 1, 28 janvier 1922. — Le Semeur, de 1927 à 1936. — La Voix libertaire en 1932. — L’Almanach de la Paix (1934) — Contre-courant, revue de Louis Louvet. — CQFD (1944-48) — L’Unique, en 1950-1951, etc.
En 1980-1981, Eugène Bizeau, toujours alerte, participa au tournage du court métrage Écoutez Bizeau réalisé par Bernard Baissat avec la participation de l’historien Robert Brécy.
Eugène Bizeau mourut le 16 avril 1989 à l’hôpital de Tours, à cent cinq ans. Il fut enterré à Véretz.
Œuvres : — Croquis de la rue (1932, ill. de G. Delatousche) ; — Paternité (1934) ; — Les sanglots étouffés (1982, poèmes antimilitaristes) // Bibliogr ; complète dans le n°9 de la revue Les Vagabonds (1983) //