Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

TESSIER, Eléonore, Marie-Louise « NONORE »

Née à Arles (ou à Toulon le 4 mars 1886 ?) — morte en juillet 1969 — Commerçante — UA — SIA — Nice (Alpes-Maritimes)
Article mis en ligne le 1er mars 2014
dernière modification le 5 août 2024

par ps

Fille d’une militante anarchiste d’Arles (ou selon un rapport de décembre 1937, de la militante Marie Andrieu Marie de Saint-Rémy ?), Éléonore Tessier dite Nonore était membre dans les années 1930 du groupe d’études sociales de Nice adhérent à l’Union anarchiste et animé par Jean et Yvonne Lhuillier. Martial Desmoulins, qui la rencontra à cette époque, en gardait le souvenir d’une « gentille Arlésienne qui n’avait pas perdu son accent chantant, une brunette appétissante, très écoutée par les habitués de ce groupe… tous un peu amoureux d’elle ».

Divorcée d’un certain Coulon, E. Tessier (parfois orthographié Teissier et Teyssier) résidait depuis 1914 à Nice, 14 Boulevard Mac Mahon où elle était établie comme commerçante en corsets. Elle était notamment en contact avec Sébastien Faure et Stackelberg.

Fin 1937, suite au départ de l’UA de Henri Roques pour le groupe Nouvel âge, elle avait repris la vente à la criée du Libertaire dont ce dernier s’occupait auparavant de la diffusion dans sa librairie.

Début 1938 elle était également la secrétaire du groupe local de la Solidarité internationale antifasciste (SIA) — fondée le 21 décembre 1937 à la librairie du couple Roques- dont étaient également membres son compagnon Louzon, Joseph Avallena (trésorier), Suzanne Saunier et Cavallini. Suite à la première fête organisée par la SIA début février, elle avait été chargée d’aller à Perpignan pour y remettre à des délégués espagnols un chargement de vivres et vêtements et 1500 francs collectés pour acheter des vivres et notamment du lait pour les enfants de la Colonie de Llensa.

Le 13 mai 1938 elle avait été membre du bureau de la conférence organisée par l’UA, tenue par Maurice Doutreau sur le sujet « Pourquoi nous ne tendrons pas la main aux catholiques » à laquelle assistèrent selon la police environ 150 personnes.

Éléonore, qui avait une résidence aux environs de Nice, tenait chaque dimanche table ouverte « pour les vieux copains » et hébergea un très grand nombre de compagnons de passage — Sébastien Faure, Marestan, Lecoin, Delesalle… — ou “en cavale” : « L’entraide pour elle n’était pas un vain mot, elle fut aussi victime de ceux que nous appelions les pigeons voyageurs”).

Jusqu’à sa retraite en 1965, elle servit de boite aux lettres « de tous les copains de l’ancien et du nouveau monde ».

Éléonore Tessier, qui depuis 1936, était la compagne de Robert Louzon, est décédée à Golfe-Juan en juillet 1969.


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