Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

ISAAK, Abe (Abraham)

Né à Rosenthal (Ekaterinoslav) le 4 octobre 1856 — mort en 1937 — Libraire ; paysan — Odessa (Russie) — Portland (Oregon) — San Francisco (Californie) — Chicago (Illinois) — New York
Article mis en ligne le 30 mai 2014
dernière modification le 7 janvier 2025

par ps

Abraham Isaak, qui avait été élevé dans une colonie pacifiste Mennonite de Rosenthal (Ukraine) où il était né, avait à l’adolescence gagné Odessa où il travailla comme libraire, s’intégra au mouvement révolutionnaire contre le Tsar et devint anarchiste. Pour éviter une arrestation, il émigra d’abord à Rio de Janeiro puis aux États-Unis où il fit venir sa compagne Mary Dyck avec laquelle et leurs 3 enfants, ils s’installèrent en 1889 à Portland (Oregon).

En janvier 1895, avec Henry Addis, J.H. Morris, Abner J. Pope, Jihn Pawson, Ezekiel Slabs et Mary Squire, il lança l’hebdomadaire anarchiste communiste Firebrand (Portland, 34 numéros, 27 janvier 1895-12 septembre 1897).

Militant à l’origine du Socialist Labor party, il en avait démissionné en1896 suite à l’exclusion des anarchistes lors du congrès socialiste de Londres. A cette époque il avait acheté en dehors de Portland une vieille ferme et une vache leur permettant de vivre chichement de leurs propres produits et où était fabriqué le journal.

En septembre 1897, suite à la publication d’un poème de Walt Whitman (« A woman waits for me »), le journal Firebrand qui défendait notamment l’amour libre, fut interdit et ses éditeurs poursuivis pour « obscénité ».

Abe Issak, après sa libération sous caution, sa compagne et leurs enfants allèrent alors s’installer à San Francisco où, en novembre il lança l’hebdomadaire Free society (San Francisco, 14 novembre 1897-décembre 1901), En février 1901 il poursuivit l’édition du journal à Chicago — avec notamment Jake et Annie Livshis, Joseph Goldman et Isaac Blum — jusqu’au début 1904 où il le transféra à New York (27 mars-20 novembre 1904).

Lors de la visite de Kropotkine à Chicago en 1901, toute la famille était allée le rencontrer. En juillet 1901, après avoir rencontré Léon Czolgosz Nieman qui lui avait fait part de son intention de tuer le président des États-Unis et d’adhérer au mouvement anarchiste, il avait tenté de l’en dissuader et avait fait paraître dans le journal une note avertissant les lecteurs que ce dernier pouvait être un « agent provocateur ». Après l’assassinat le 6 septembre 1901 du président McKinley par Czolgosz, Abe Isaak et sa famille furent arrêtés, emprisonnés quelques jours et poursuivis pour « conspiration ».

En 1904 il alla s’installer avec sa compagne à New York où il travailla dans une librairie, puis vers 1908, il vendit son domicile du Bronx au compagnon Saul Yanovsky et alla participer à l’organisation de la colonie coopérative agricole Aurora à Lincoln (Californie) où vécurent une trentaine de familles.

Après la dissolution de la Colonie, Abe avait construit sur un petit terrain une ferme où il allait rester jusqu’à la fin de ses jours et recevoir la visite de nombreux compagnons. Après la Première Guerre mondiale il cessa tout militantisme actif mais resta en correspondance avec de nombreux compagnons. Au début des années 1930 il avait rompu ses relations avec l’un de ses fils, Peter, devenu communiste.

Abe Isaak, qui pendant toute sa vie avait été fervent avocat de l’amour libre, est décédé en 1937.


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