Laurentine Souvraz, qui était sans doute membre du groupe Les indignés de Vienne, était la compagne de Toussaint Bordat lorsque ce dernier était venu vivre à Vienne.
En avril 1890 elle monta avec lui à Paris où le couple s’installa 55 Boulevard Barbès. A cette époque elle accompagnait son compagnon lors de ses tournées de conférences. En 1896 elle collaborait régulièrement au Libertaire où, dans plusieurs articles elle prônait la limitation des naissances. Dans un article intitulé Aux Femmes, après avoir dénoncé l’erreur qui consisterait de croire que les droits des femmes, dont elles étaient exclues, pourraient être obtenues par le moyen du suffrage universel, elle écrivait : “…C’est à nous qu(il appartient de montrer la route et de la faire si belle et si large que les déshérités aussi bien que les heureux du jour voudront la parcourir ensemble. Notre rôle ne consiste pas à nous liguer contre les hommes, mais à nous associer à eux de cœur, afin de rendre plus fécondes les aurores qui se lèvent…. » (Le Libertaire, 25 janvier 1896).
A partir de 1909 environ elle devint la compagne de Matha avec lequel elle habitait 68 rue Rochechouart. Le couple tenait alors une petite librairie néomalthusienne et diffusait des produits contraceptifs. Laurentine-Pierrette Souvraz dite Louise Sylvette » était une des militantes anarchistes qui approvisionnait les cercles néo-malthusiens en préservatifs. Elle fut poursuivi pour cette raison mais fut finalement acquittée. Le 22 février 1912 elle fut inscrite au Carnet B. Elle collaborait alors à notamment La Cravache (Reims, 1906-1913) et au Combat (Roubaix-Tourcoing, 1905-1914) fondés entre autres par Jean Bourguer.
Pendant la guerre son courrier fut intercepté par la police qui découvrit qu’elle continuait à expédier des produits contraceptifs à ses correspondants, ce qui lui valut d’être l’objet d’une information judiciaire qui fut finalement clôturée par un non-lieu le 26 juillet 1918.
En mai 1921 Laurentine Souvraz et Matha s’installèrent à la Cité Paris-Jardins de Draveil. Laurentine Souvraz, qui avait été rayée du Carnet B en 1922, est décédée à Draveil le 29 octobre 1946.