Fille du militant espagnol Rafael Espigares Avila, Azucena Espigares — dont la sœur née vers 1946 était passée encore bébé avec sa mère Rosario en France où son père s’était réfugié en 1947 après sa sortie de prison — fréquenta et participa dès l’adolescence aux diverses activités culturelles et propagandistes menées par la CNT en exil à Roanne. Elle passa le concours national d’éducatrice de justice mais démissionna du stage de formation dès le deuxième jour, ne pouvant cautionner le système carcéral.
Elle fut ensuite élève infirmière au CHU de Saint-Étienne où elle adhéra à la section du syndicat CNTF de l’hôpital et participa aux luttes du début des années 1980. Passionnée d’ethnopsychiatrie elle lutta toujours pour une psychiatrie respectueuse des patients. A sa retraite elle continua de militer à la CNTF de Roanne.
Atteinte d’un cancer, Azucena Espigares est décédée à Roanne en octobre 2014. On retiendra d’elle « une présence forte, une énergie parfois teintée de désespoir, tant la vie dans cette société capitaliste lui paraissait absurde. Mais ce qui l’emportait, c’était sa combativité, sa joie de vivre communicatrice, symbolisée par son rire… ».
Elle avait collaboré notamment à la thèse de Pascale Moiron Mémoires de l’exil des républicains espagnols sédentarisés dans la Loire. L’histoire d’un oubli, les républicains espagnols réfugiés en France, à travers l’exemple de la Loire.