Anarchiste nomade, Ernest Dion avait résidé et travaillé au printemps et à l’été 1898 à Troyes où il avait été fiché notamment pour avoir ouvertement dit qu’il ne ferait pas son service militaire. A l’automne 1898, il était à Reims où il fréquentait journellement les militants du groupe anarchiste et notamment Léveillé. Le 15 novembre 1898, muni d’une feuille de route remise par la gendarmerie, il partait à Paris rejoindre le 4e de Ligne. Revenu à Reims en mai 1899, après avoir été réformé, il demeurait rue du Barbatre, cherchait du travail chez les serruriers de la ville et continuait de fréquenter Léveillé et les réunions anarchistes. Il figurait alors à l’état vert n°1 des anarchistes disparus et/ou nomades.
Ernest Dion, arrêté en gare de Châlons sur Marne le 17 juin 1909, avait été condamné le 19 juin par le tribunal correctionnel de Châlons sur Marne à 25 francs d’amende pour « infraction à la police des chemins de fer et vagabondage. Libéré le jour même il était mis dans un train à destination de Paris. Dion dont la police avait perdu la trace depuis son départ en janvier 1900 à Paris où il aurait habité 94 Boulevard de l’Hôpital, était inscrit à l’état vert n°2 des anarchistes.