Georges Dulac Émile, ouvrier chocolatier, habitait à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine) impasse Gravel, 9, rue Raspail et chez sa mère 118 rue du bois. Il collaborait au début du siècle à l’organe Le Flambeau (Vienne, 13 numéros de septembre 1901 au 16 mars 1902) publié par G. Butaud ainsi qu’au journal édité par André Mounier Jean Prolo dans les Ardennes et intitulé Le Cubilot (Aiglemont, 45 numéros du 10 juin 1906 au 29 décembre 1907). En mai 1907 il avait été l’un des signataires de l’affiche Aux Soldats et était signalé comme antimilitariste. A la fin de l’année il constituait un groupe anarchiste à Levallois-Perret où il habitait au 6, impasse Gravel, à la même adresse que les frères Alexandre et Maurice Girard et Albert Jacquart.
En 1908 il était l’un des animateurs du Groupe abstentionniste du XVIIe arrondissement, Levallois, Clichy, Asnières et Saint-Ouen.,
Georges Dulac fréquentait assidûment les Causeries populaires d’Albert Libertad et lisait L’anarchie, organe des individualistes. Après la mort de Libertad, il désapprouva l’orientation scientiste que prenait L’anarchie.
En mai 1910, lors d’une réunion des « Causeries Populaires, il avait reproché à Lorulot de « ne pas être assez révolutionnaire et d’avoir fait dévier le courant individualiste que Libertad s’était efforcé d’entretenir. » (Rapport de police du 22 mai).
La campagne antiparlementaire du printemps 1910 le fit basculer du côté des anarchistes communistes. Dans La Guerre sociale du 20 avril 1910, Almereyda le décrivait comme « un Gavroche vibrant, une sorte de Titi de la Sociale […] qui est à Levallois la cheville ouvrière de la propagande révolutionnaire ».
En septembre 1910 il avait été nommé gérant du Libertaire en remplacement d’Hélène Lecadieu mais fut arrêté lors d’une perquisition le 16 octobre au siège du journal où avaient été découverts, selon la police, « des objets pouvant servir à la confection d’engins explosifs ». La perquisition avait été motivée par un article intitulé « La dynamite a parlé ». Après plusieurs mois de prison préventive, il fut acquitté par la cour d’assises de la Seine devant laquelle il comparut le 24 février 1911 avec notamment Anna Mahé, pour des articles relatifs à la grève des cheminots d’octobre 1910 (Les Temps nouveaux, 4 mars 1911). Il avait été alors remplacé au Libertaire par Eugène Peronnet.
Peu de temps après, Dulac quitta la Fédération révolutionnaire communiste (FRC) au sein de laquelle il avait milité pour rejoindre les Jeunes Gardes lancées par La Guerre sociale, où il concentra finalement son activité. Il devint bientôt gérant de La Guerre sociale.
Le 7 juin 1911, il participa à la séquestration au siège de La Guerre sociale de Bled, Métivier et Dudragne accuisés d’être des indicateurs et, inculpé, préféra prendre la fuite. Il ne comparut donc pas, avec les autres militants de La Guerre sociale, au procès qui se tint du 7 au 9 octobre 1911.
Il devint gérant de La Guerre sociale à partir du 18 septembre 1912 et, dans le numéro du 10 décembre 1912, cosigna la déclaration « Pourquoi nous entrons au Parti socialiste » (voir Émile Tissier) et rejoignit la section de Levallois du PS. En 1914, il accepta l’Union sacrée et fut mobilisé au 102e régiment d’infanterie.
Fidèle de Gustave Hervé, il le suivit dans son évolution et fut dans l’entre-deux-guerres militant de son Parti socialiste national (PSN). Aux législatives d’avril 1928 il se présenta sous cette étiquette dans la 1re circonscription du 20e arrondissement et obtint 2 223 voix (1, 4 % des suffrages exprimés).
Pendant la Seconde Guerre mondiale, Dulac suivit encore Hervé dans son soutien critique au régime de Vichy. En 1946, il corédigea un livre de témoignage, La Vérité sur Gustave Hervé, pour défendre l’honneur de son défunt mentor.
Œuvre : La Vérité sur Gustave Hervé (avec Lucien Leclerc), Éd. de la Société nouvelle La Victoire, Paris, 1946.