Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

LARIVIERE, Pierre

Né vers 1884 — mort en 1932 — Taille-doucier, peintre, caricaturiste et écrivain — CGT — Paris
Article mis en ligne le 21 mars 2018
dernière modification le 8 août 2024

par R.D.

Ancien élève de l’École Estienne, section taille-douce, Pierre Larivière collabora avant la Première Guerre mondiale aux publications anarchistes (deux dessins parurent notamment dans Les Temps nouveaux de Jean Grave, 17 janvier et 18 avril 1914). Il milita à la Fédération lithographique.
A l’automne 1913 il avait fait don de la lithographie Le marché aux puces de la rue Neuve Saint-Médard au profit des Temps nouveaux.

Il fut mobilisé comme réserviste à la 27e compagnie du 369e régiment de ligne à Montargis (Loiret). Il correspondit en 1914-1915 avec Jean Grave et, sans désapprouver totalement les positions « union sacrée » prises par ce dernier, il estimait peu probable d’obtenir que les gouvernements alliés poursuivent « un but exclusivement libérateur des oppresseurs du peuple germain » ; et il terminait (9 décembre 1914) : « La guerre actuelle, quoi qu’on en dise, est tout de même une guerre capitaliste. » Dans une seconde lettre datée 27 janvier 1915, il célèbre « L’admirable et courageux Romain Rolland » et conclut : « Bref, je ne crois pas à la “guerre libératrice”, quoi qu’en pense Kropotkine pour qui j’ai toujours une admiration sans bornes ». L’échange de correspondance s’arrêta sans doute en raison des graves divergences qui séparaient les deux hommes.

Pierre Larivière sympathisa alors activement avec les hommes et les publications pacifistes. Il publia quelques poèmes dans CQFD (Ce qu’il faut dire) que Sébastien Faure lança en avril 1916, donna plusieurs croquis à la revue Les Humbles (cf. Cahier 6-7, octobre-novembre 1916) de Maurice Wullens, croquis extraits d’un album à paraître Les Agenouillés (édité ?).

En 1917 il illustra la plaquette À Jean Jaurès éditée à Paris par la Librairie d’Action d’art de la Ghilde « Les Forgerons », plaquette reproduisant le poème dans lequel Raoul Verfeuil s’interroge sur ce qu’aurait fait Jaurès et dont cette strophe donne le ton et l’esprit :

« Mais quel que soit, hélas ! son conseil ou son geste,
À la face du ciel, d’un grand cri surhumain,
Il eût clamé ces mots éperdus : Je proteste !
Et vous, gouvernements, prenez garde à demain ! »

Après la guerre, toujours militant anarchiste, il participa au congrès d’Orléans, 14-16 juillet 1923. Il fut également l’auteur de portraits de compagnons anarchistes et notamment d’Élisée Reclus (voir Portfolio), Tolstoi et Han Ryner (voir)
Cartoliste

Membre en 1926 du groupe Les amis du Semeur de Paris, il collabora de 1927 à sa mort en 1932, au Semeur de A. Barbé faisant paraître des poèmes, des comptes rendus d’ouvrages, des portraits comme celui du leader anarchiste italien Malatesta (cf., n° spécial du 23 février 1927 à l’occasion du 75e anniversaire de ce militant).

Le Semeur du 25 février 1932 annonça son décès.
Il était marié et père d’un enfant.

ŒUVRE : Collaboration aux Glaneurs, revue publiée en 1917. — Au Temps des sous-hommes, Paris, 1919, in-16, 131 p. Bibl. Nat. 8o Z 21 052. — Griffes et caresses.


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