Né dans un famille paysanne très religieuse — où son père brûlait parfois ses livres au prétexte que la lecture ne servait à rien —, Gérard Escoubet, encore mineur, avait adhéré pendant la guerre à l’organisation vichyste de jeunesse Les Compagnons de France ce qui lui valu à la Libération d’être “épuré”, de passer quelques mois en prison et d’être condamné à 5 ans d’indignité nationale.
Agé d’une vingtaine d’années, Gérard Escoubet travaillait en 1945 sur les chantiers des barrages pyrénéens où la majorité des ouvriers étaient des compagnons espagnols de la CNT. Il adhéra alors à la CNTF dont il devint l’un des activistes dans le sud-ouest puis adhéra au groupe Sébastien Faure de Bordeaux. Dans les années 1950 il était membre du syndicat CNTF du bâtiment et collaborait au Combat syndicaliste. Suiter à un accident de travail sur le chantier d’un barrage, il perdit une jambe et se reconvertit comme tailleur. Il adhéra alors à Force Ouvrière et fut nommé secrétaire du syndicat bordelais de l’habillement. Il entra par la suite comme personnel civil de la base américaine du Poteau où il fut le secrétaire du syndicat FO, membre de la commission administrative de l’UD-FO, et secrétaire du syndicat national FO des personnels civils des bases américaines jusqu’à la dissolution de ces bases en 1966. Il s’était alors reconverti dans la vente d’encyclopédies comme travailleur indépendant.
Dans les années 1970 Gérard Escoubet était le secrétaire aux relations internationales de la Fédération Anarchiste (FA). Il fut également le responsable de la gestion du local de la Fédération anarchiste au 7 rue du Muguet et l’un des animateurs de l’École rationaliste.
À l’automne 1993, à l’initiative de la Libre Pensée girondine dont il était également membre et du groupe Sébastien Faure dont il était le secrétaire, la tombe de Sébastien Faure située au cimetière des Tilleuls de Royan fut restaurée et une plaque en marbre noir reprenant l’épitaphe d’origine, « À Sébastien Faure le grand orateur libertaire et libre penseur, ses compagnons d’aujourd’hui pour ceux de demain, 14 juillet 1942 », fut apposée.
Gérard Escoubet est décédé le 2 février 1999 à Pujol le Plan (Landes).