Monté à Paris, dès son adolescence, Henri Fabre, fils d’un gendarme, exerça divers petits boulots (garçon de laboratoire, employé d’hôtel et de commerce). C’est à peine âgé de 15 ans qu’il envoyait plusieurs articles à l’organe syndical L’Union des employés de commerce, ce qui provoqua son renvoi et sa mise à l’index. Il entreprit alors un tour de France. En 1896 il était à Lyon où il créait le journal La Jeunesse Nouvelle (3 numéros du 5 décembre 1896 au 6 février 1897) et collaborait au Libertaire. En décembre 1900, venant de Paris où il avait été signalé comme “disparu” et avait été inscrit à l’état vert n°1 des anarchistes disparus et/ou nomades, il était à Reims où il colportait du thé et fréquentait les militants locaux dont notamment Grimbert. En 1902, membre du groupe anarchiste Germinal de Lyon, il fondait Action révolutionnaire (Lyon, 6 numéros du 30 mars au 4 mai 1902) organe philosophique, artistique et littéraire auquel collaborait entre autres Sébastien Faure. Il collaborait à la même époque au journal Le Flambeau (Vienne, 13 numéros de septembre 1901 au 16 mars 1902) dirigé par G. Butaud et sous-titré Organe des ennemis de l’autorité ainsi qu’à l’organe des communistes libertaires de l’est, L’Aube Nouvelle (Saint-Claude & Grenoble, 8 numéros du 1er novembre 1903 au 1er juin 1904) dont le gérant était Pierre Dumas. Dans son numéro 2, le journal libertaire Le Réveil de l’esclave (Alger, au moins 2 numéros du 19 et 25 juin 1904) annonçait qu’il pouvait compter entre autres sur la collaboration d’Henri Fabre.
Le 25 décembre 1903, lors de grèves à Lyon, Fabre avait été arrêté, passé à tabac et poursuivi avec notamment avec Aimé Couturier pour « provocation à attroupement ». Lors de l’instruction, il contesta une note le qualifiant de « mœurs inavouables : pédéraste » et mit en demeure le procureur de faire la preuve « de cette saleté », demandant à être confronté avec l’auteur de cette note ; les magistrats avaient alors renoncé à faire état de cette note qualifiée “d’inexacte après enquête” par le procureur de la république (5 janvier 1904). Début janvier 1904 Fabre était finalement condamné à 1 mois de prison et Couturier à 15 jours, mais tous deux étaient amnistiés et remis en liberté.(cf. Les Temps nouveaux, 9 janvier 1904). Le 5 janvier Fabre avait été convoqué au bureau du procureur qui lui remit une note signée de sa main, attestant que les renseignements sur ses “mœurs inavouables” étaient « absolument inexacts et ont été reconnus tels, après enquête » (Les Temps nouveaux, 21 janvier 1904).
Il revint ensuite à Paris où en 1908 il créait l’hebdomadaire Les Hommes du jour (Paris, au moins 245 numéros de 1908 à septembre 1912). Chaque numéro présentait la biographie d’un personnage et était illustré par Aristide Delannoy. Plusieurs numéros ont été consacrés à des anarchistes et des syndicalistes révolutionnaires parmi lesquels : Charles Albert (n°97), Lucien Descaves (n° ?), Sébastien Faure (n°18), Francisco Ferrer (n°87), Jean Grave (n°24), Victor Grifuellhes (n° ?), P. Kropotkine (n°79), Maximilien Luce (n° ?), Charles Malato (n° ?), Octave Mirbeau (n° ?), Émile Pouget (n°27), Paul Robin (n°102) et Georges Yvetot (n°14). Parallèlement il complétait la série avec le bi-mensuel Portraits d’Hier (Paris 18 numéros du 15 mars au 1er décembre 1909) consacrés à des personnages célèbres du 19e siècle, dont pour les libertaires : Henrik Ibsen par F. Crucy (n°4), Michel Bakounine par Amédée Dunois (n°6), P. J. Proudhon par M. Harmel (n°10), Fernand Pelloutier par Victor Dave (n°14) et Léon Cladel par G. Normandy (n°18).
Il collaborait également avant la première guerre mondiale à La Guerre sociale de Gustave Hervé.
Pendant la guerre, et pour s’opposer à l’Union sacrée il créa Le Journal du peuple qui devint l’organe du courant socialiste minoritaire auquel il avait adhéré. (Voir sa notice complète dans le Maitron).