Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

FAURE, Sébastien [FAURE Auguste, Louis dit Sébastien]

Né le 6 janvier 1858 à Saint-Étienne (Loire) — mort le 14 juillet 1942 — agent d’assurances — UA — AFA — Bordeaux (Gironde) — Marseille (Bouches-du-Rhône) — Paris
Article mis en ligne le 5 mai 2007
dernière modification le 8 août 2024

par R.D.
Sébastien Faure

Quatrième enfant d’une famille qui en comptait six, Sébastien Faure naquit dans un milieu de bourgeoisie aisée et très catholique. Son père, négociant en rubans, le confia aux Jésuites auprès desquels il fit de solides études. Destiné aux Ordres, le jeune homme fit un noviciat de dix-huit mois à Clermont-Ferrand. C’est alors que, vers 1875, le père de Sébastien mourut après avoir connu des revers de fortune puis rétabli, dans une certaine mesure, sa situation. Auparavant, il avait fait promettre à son fils de renoncer à la prêtrise et de se consacrer à sa famille.

Sébastien Faure s’adonna donc au commerce avant de satisfaire, à partir de novembre 1878, à ses obligations militaires, puis il passa une année en Angleterre ; de retour à Saint-Étienne, il obtint un poste d’inspecteur dans une compagnie d’assurances. Ayant fait la connaissance de Blanche Faure,(née le 5 juin 1864 à Cozes) son homonyme mais non sa parente, d’origine protestante, il l’épousa et vers 1885, le jeune couple alla s’installer à Bordeaux. Sébastien Faure, qui avait perdu peu à peu la foi catholique, l’avait remplacée par une foi socialiste dont on verra l’évolution. La vie militante, que n’appréciait pas la jeune femme, entraîna la rupture
en avril 1888 et S. Faure s’installa seul à Paris après avoir divorcé.

Celui que les compagnons appelleront familièrement Sébast fut donc, sa vie durant, un militant. Sa première action publique eut lieu à Bordeaux en octobre 1885, lorsqu’il fut candidat du Parti ouvrier (guesdiste) aux élections législatives ; il obtint 600 voix et ne fut pas élu. Selon son propre témoignage (cf. J. Humbert, op. cit., p. 27) c’est au cours des années 1887-1888 que sa pensée évolua pour, finalement, sous l’influence des écrits de Kropotkine et d’Élisée Reclus, se déterminer pour les conceptions libertaires auxquelles il demeura fidèle. Le 11 août 1888 il avait été condamné à Paris à 1.000 francs d’amende pour « port d’arme prohibée », puis en décembre suivant à 6 jours de prison pour « outrages à agents » à Bordeaux où lors d’un congrès anarchiste il avait traité un agent de mouchard (cf. L’Attaque, 29 décembre 1888) et le 21 mars 1889 à Toulouse à 15 jours de prison pour “provocation à un attroupement non armé et outrages à un commissaire de police”.

Au printemps 1889 il fit plusieurs conférences à Nîmes, où il avait été hébergé chez le compagnon César Soulier, et notamment le 6 juillet 1889 où, aux cotés de Brunet, Verdier, Monat, Tricot et Octave Jahn, il avait été l’un des orateurs du meeting organisé à Nîmes par Jean-Pierre Geay et auquel avaient assisté environ 700 personnes. Il y avait dénoncé en termes violents le système parlementaire et le suffrage universel concluant son intervention en disant « ce ne sont pas les hommes qu’il faut renverser pour en placer d’autres, non, c’est le régime qui est mauvais. Il faut l’attaquer dans ses bases : la propriété d’abord, l’autorité ensuite ». Dans une autre conférence tenue en mai, il avait déclaré : « Il faut que les groupes anarchistes s’occupent de physique destructive pour résister aux canons et aux fusils, et alors, lorsque la révolution sera venue, les anarchistes connaissant la topographie de chaque localité, attaqueront avec ensemble la Préfecture, l’Hôtel de Ville, le Palis de justice, les casernes et les prisons afin que l’autorité attaquée partout en même temps, soit dans le plus complet désarroi. Les anarchistes se servant de dynamite feront sauter tous les monuments comme autant de repaires abritant d’infects ennemis… », propos qui lui valurent d’être poursuivi devant le tribunal d’instance de Nîmes pour “provocation au meurtre, au pillage et à l’incendie” lors des différentes réunions tenues dans la ville en avril, mai, juin et juillet.

Meeting à Nîmes (juillet 1889)

En 1888, après son installation à Paris, il travailla encore, comme employé à la Société des voyages et villégiatures à crédit, et s’inscrivit au groupe Les Insurgés du XVIIIe qui rassemblait des citoyens appartenant à toutes les écoles socialistes.
En octobre-novembre, il fut délégué au IIIe congrès de la Fédération nationale des syndicats qui se tint à Bordeaux-Le Bouscat. Membre du syndicat des « Hommes de peine » dont les adhérents n’exerçaient pas, généralement, de métier bien défini, Sébastien Faure, devenu un propagandiste permanent de l’anarchisme, vécut essentiellement de ses conférences et n’eut plus l’occasion de participer au mouvement syndical. Il n’en demeura pas moins syndicaliste et, dans son ouvrage Mon Communisme, il attribua un rôle essentiel à ce mouvement pour résoudre les problèmes de la production dans la société libertaire.

S. Faure ne fut pas à proprement parler un théoricien de l’anarchisme, mais surtout, par l’écrit et par la parole, un vulgarisateur. S’il fonda et dirigea plusieurs journaux, s’il eut toujours un périodique à sa disposition, c’est par ses conférences qu’il acquit une audience nationale. Les tournées qu’il organisait l’étaient toujours avec le plus grand soin et il ne laissait aucun détail au hasard ou à l’improvisation ; rédaction des tracts, nombre et format des affiches, choix et plan de la salle, financement, tout était prévu. Quant aux sujets de ses conférences, ils étaient « grand public », liés souvent à l’actualité, et leur développement donnait fréquemment matière à publication de brochures.

Émile Kahn, président de la Ligue des Droits de l’Homme, a caractérisé ainsi son éloquence au temps de la campagne en faveur de Dreyfus :
« On l’y entendait parler d’une voix douce, qui donnait un accent charmeur à des propos ardents. Il était orateur-né, alliait la pureté de la langue et la musique de la phrase à la rigueur du développement et le pathétique à la causticité. La cause était bonne étant celle du Droit, mais il savait lui donner l’attrait persuasif qui entraîne la conviction. De ses débuts dans la vie active qui avaient failli faire de lui un prêtre, il avait gardé le don de convertir » (cf. Contre-courant, n° 87, mars 1958, réunion tenue salle des Sociétés savantes le 7 décembre 1957 à l’occasion du centenaire de la naissance de Sébastien Faure).

Francis Jourdain qui le fréquenta beaucoup, un temps du moins, a caractérisé lui aussi son « style «  ; et son appréciation, pour ironique qu’elle soit, ne semble pas moins juste : « Dans le privé, Sébastien était un homme enjoué et cordial. On ne pouvait guère lui adresser d’autre reproche que d’être victime d’une déformation professionnelle. Sa conversation était, comme ses discours, une démonstration en trois points, et on l’eût volontiers supplié d’apporter à ses développements un peu moins d’ordre, d’y introduire quelques lapsus, de laisser une phrase en suspens, d’oublier son plan, de se perdre dans une de ses périodes, enfin de rater quelquefois le trapèze et de tomber dans le filet. » (F. Jourdain, Sans remords ni rancune. Souvenirs, pp. 85-86).

La vie de Sébastien Faure se confond avec la vie du mouvement durant un demi-siècle, et on ne peut que rappeler les événements auxquels il fut mêlé, les grandes campagnes qu’il mena.

En 1891 il fut l’un des maîtres d’œuvre du périodique l’ Almanach anarchiste pour 1892 (Paris). Fin 1891, début 1892 il donnait avec Durey et Fortuné une série de conférences à Lyon où se forma le Groupe des ennemis de toutes candidatures et où, dans les réunion, il défendait alors le droit au vol. Le 17 janvier 1892, lors de la soirée familiale tenue à la brasserie Corrompt pour clore le congrès régional anarchiste et la série de ses conférences, il avait prononcé un discours et déclamé le poème Germinal tandis que divers compagnons avaient interprété plusieurs déclamations ou chants dont Le Temps anarchiste, Le 14 juillet du vagabond, Venge toi, Je n’aime par les sergots, Les Pieds Plats, Dynamitons et Le Père Lapurge.

De février à novembre 1892, il s’installa à Marseille où les bénéfices de ses conférences antireligieuses permirent de fonder le journal L’Agitateur (Marseille, 12 numéros du 1er mars au 15 mai 1892). Il était à la même époque le gérant et rédacteur principal du journal La Vérité (Romans, 3 numéros du 9 au 20 février 1892). Il séjournera à plusieurs reprises dans la cité phocéenne où entre 1892 et 1914, René Bianco a répertorié plus de cent conférences données par le propagandiste libertaire.

Le 16 février 1892, il fut condamné par défaut à Lyon à 18 mois de prison et 1.000 francs d’amende à la suite de propos tenus en réunions (notamment les 18 et 29 octobre 1891 à la Bourse du travail de Lyon lors d’une assemblée du syndicat des maroquiniers, puis le 22 novembre à Roanne). Le 4 août 1892 il était condamné par défaut à Aix-en-Provence, où il purgeait une peine antérieure (1 mois de prison pour « coups et blessures » à Marseille le 6 août 1892), à 5 mois de prison et 50 francs d’amende pour “incitation de militaires à la désobéissance”. Il fut libéré de la prison de Clairvaux le 6 novembre 1893. Quelques jours plus tard, le 25 novembre, lors d’une réunion publique aux cotés notamment de Bernard Lazare, de Brunet et de Tortelier, tenu à la salle du commerce à propos des évènements d’Espagne (exécution de Pallas et bombe du Liceo) et de l’acte de Léauthier, il avait déclaré : « … Nous venons d’entrer dans une période de propagande par le fait ; de nouveaux actes de justice se produiront. On aura beau nous entourer de sbires, de gendarmes et de toute la force publique : pendant qu’on veillera d’un coté, la bombe éclatera de l’autre… Nous disons que les actes de Barcelone, de Marseille, sont légitimes. Nous le disons, le code en mains. Les exploités font voir à leurs exploiteurs qui les assassinent par la misère qu’ils leur font endurer, qu’ils sont en cas de légitime défense. ». Puis, à propos de Léauthier qui ne trouvait pus de travail et avait décidé de se venger de la société qui le laissait mourir de faim, il avait ajouté : “… Son choix tombe sur un homme qui avait une tache de sang à la boutonnière, prix des services rendus par lui à la société bourgeoise. Il le frappe avec son outil de travail parce qu’il n’avait pas de bombe. Combien est digne d’admiration ce jeune homme de 19 ans qui se venge ainsi de la société de voleurs et de lâches ! »

Le 1er janvier 1894, comme de nombreux militants à Marseille — dont Montant, Lesbros, Jouy et Rebuffat — il fut l’objet d’une perquisition où la police, en son absence, avait sais des exemplaires du Père Peinard, des brochures, des cartes et affiches annonçant ses conférences et de la correspondance. Le 19 février 1894, lors de la grande rafle anti anarchiste, il fut arrêté dans la chambre d’hôtel qu’il occupait 20 rue Ramey à Paris ; lors de la perquisition la police avait saisi, entre autres le testament autographe de Vaillant et une volumineuse correspondance dont des lettres de Léauthier.

Le 6 août 1894 s’ouvrit le Procès des Trente, épilogue de l’ère terroriste : trente accusés comparurent sous l’inculpation d’avoir constitué une association de malfaiteurs. Parmi les plus connus figuraient Jean Grave, Sébastien Faure, Charles Chatel, Matha, Félix Fénéon. On avait procédé à l’amalgame de révolutionnaires et de gens compromis dans des affaires de droit commun. Aussi vit-on à côté des militants anarchistes prendre place des voleurs comme Ortiz et Chericotti ; en bref, dix-neuf théoriciens et propagandistes et onze anarchistes illégalistes qui revendiquaient le droit à la « reprise individuelle ». Les débats se prolongèrent une semaine. L’avocat général Bulot, dans son réquisitoire, chercha à prouver qu’il y avait eu entente entre théoriciens et illégalistes, mais dut néanmoins, devant l’absence de preuves, abandonner l’accusation pour certains et admettre, pour d’autres, les circonstances atténuantes.
En fait, tous les accusés furent acquittés, sauf trois illégalistes, Ortiz (quinze ans de travaux forcés), Chericotti (huit ans de la même peine), et Bertani. Les « contumaces », Paul Reclus, C. Martin, E. Pouget, A. Cohen, Duprat furent condamnés à vingt ans de travaux forcés le 31 octobre suivant, mais la peine fut amnistiée dès le 2 février 1895.

Sebastien Faure à la tribune

En novembre 1895, après avoir adopté en janvier 1893 Sidonie la fille d’Auguste Vaillant, Sébastien Faure participait avec Constant Martin et Louise Michel à la fondation de l’hebdomadaire Le Libertaire. Pendant son emprisonnement la pension de Sidonie avait été assurée par la duchesse d’Uzès avec laquelle il était lié d’amitié et qui l’aurait aidé financièrement.

Le 16 mars 1896, aux cotés de Tortelier, Fortuné Henry et Noël Berthier, il avait été l’un des orateurs du meeting organisé par Denechère à la salle Genti, pour protester contre l’arrestation et l’expulsion de Kropotkine et auquel avaient assisté environ 1500 personnes.

A l’occasion des élections municipales de mai 1896, il lançait une active campagne en faveur de l’abstention, organisant réunions, intervenant « de gré ou de force dans les réunions électorales et publiant affiches et manifestes dénonçant la comédie électorale : « … Nous renonçons à la lutte électorale parce que voter c’est s’abstenir, voter c’est accepter un combat duquel le prolétariat sort inexorablement vaincu, tandis que s’abstenir c’est proclamer hautement notre indomptable résolution de maintenir le combat sur le terrain révolutionnaire. En nous abstenant, nous cherchons à renverser ces colonnes du suffrage dit universel sur lequel s’appuie l’édifice bourgeois… » (cf. Le Matin, 18 avril 1896).

En juillet 1896 il était allé à Londres pour s’entretenir avec Louise Michel et assister au Congrès socialiste international où fut actée la rupture définitive entre socialistes et anarchistes.

En 1897 S. Faure fut le rédacteur du journal Ls Crimes de Dieu (Nîmes & Marseille, 3 numéros de mars à avril) dont le gérant à Marseille était André Buffa et qui n’avait pour objet que de reproduire ses conférences anticléricales tenues dans la région.
Au printemps 1898, il transféra à Marseille le journal Le Libertaire qui fut alors imprimé Rue Sainte-de février à juin.

Meeting à Marseille (1898)

Sébastien Faure prit large part à l’affaire Dreyfus dès la fin de 1897 lors de la publication des documents Scheurer-Kestner. Le 4 janvier 1898, toute la quatrième page du Libertaire était consacrée à l’annonce d’une grande réunion qui devait se tenir le 15 pour protester contre le huis clos. Et pour répondre aux réserves formulées par Grave et Pouget, Sébastien Faure précisait dans le numéro du 29 janvier : l’affaire Dreyfus « porte à l’ordre du jour la question sociale » et, de ce fait, ne saurait laisser indifférents les anarchistes. Il constitua en octobre un comité de coalition révolutionnaire, pendant du comité de vigilance socialiste et multiplia les réunions.

Rapportant l’une de ces réunions tenue salle du Trianon le 13 septembre 1898 devant environ 1800 personnes, l’indicateur Legrand écrivait : « La nouvelle conférence de Sabastien Faure… a fait salle presque comble et grosse recette surveillée de près par le froid Matha et Leballeur. Toute l’anarchie était venue depuis Laporte de ’l’Aurore’, un modéré, jusqu’à Denechère qui vendait ’Le Pot à colle’. On voyait beaucoup de vendeurs et distributeurs… Lacour fumait sa pipe de bohème et de déclassé… Une jeune femme vendait ’La Misère’. Des porteurs quelconque vendaient ’Le Libertaire’, ’Le Père Peinard’ et Lefebvre montait à la galerie avec ’Le Cri de Révolte’… Dans la rue on vendait un nouveau journal à un sou, grand format, ’La Révision’. Des opposants, des nationalistes…étaient venus. Ils se sont vus en trop petit nombre et on les a accueillis au cri de ’Vive Zola !’. Quel tapage ! Sébastien Faure a été comme d’habitude éloquent et clair… Applaudissements répétés au milieu de la plus épouvantable fumée des amateurs, fumée qui masquait presque Sébastien Faure. Mais on le critique toujours. On a trouvé en dehors du programme de l’anarchie de vouloir punir de la prison ceux qui ont condamné Dreyfus. La prison pour personne, c’est la théorie que soutient le sectaire Villeval à ses amis. Bordes est du même avis… » (cf. APpo BA 1497)

le 6 février 1899, avec l’aide financière de quelques israélites, Faure lança Le Journal du Peuple, quotidien qui compta 299 numéros jusqu’à sa disparition le 3 décembre de la même année après qu’eut été assuré le triomphe de la cause dreyfusiste. Dans une lettre adressée à Henri Zisly, S. Faure précisait : « … la rédaction se composait de deux équipes… l’une ayant une besogne quotidienne à accomplir et cette équipe, destinée à assurer la rédaction journalière, ne se composait que d’anarchistes… Le Journal du Peuple fut le premier journal consacrant sa quatrième page au mouvement ouvrier et à la vie économique et sociale. Cette quatrième page était confiée à Fernand Pelloutier et à Guérard, alors secrétaire général de la Fédération révolutionnaire des cheminots. La seconde équipe se composait d’une douzaine d’écrivains chargés de rédiger l’article leader (c’est moi qui tous les jours rédigeais l’éditorial)…[et dont faisaient entre autres partis] Octave Mirbeau, Pierre Quillard, Bernard Lazare, Pierre Bertrand, Adolphe Rette, Henri Leyrat, Francis de Pressencé… » (cf. Le Semeur, 14 avril 1926).

Outre de nombreuses réunions, Le Journal du peuple organisa également la contre manifestation du 20 août 1899, place de la République, aux abords du « fort Chabrol » des antisémites (voir Portfolio) et dans laquelle, il fut arrêté avec notamment L. Weill Henri Dhorr dans le tramway où ils étaient monté au moment où les manifestants étaient sur le point de lyncher un officier de police. Au cours de cette même manifestation un groupe de socialistes et d’anarchistes avait pillé l’église Saint-Joseph. Il fut remis en liberté à la mi septembre.

En 1900 il avait fondé l’hebdomadaire Les Plébeiennes (Paris, 21 numéros du 14 janvier au 3 juin) qui était sous-titré Propos d’un solitaire et entièrement rédigé par lui seul, ce qui lui vaudra d’être sévèrement critiqué par plusieurs militants. L’année suivante il fondait à Lyon Le Quotidien (Lyon, 294 numéros du 26 mai 1901 au 15 mars 1902) qui était sous-titré organe de revendication ouvrière et dont le gérant était Martenot.

En 1903, quoiqu’il y eût été hostile jusque-là, Sébastien Faure « se convertit » aux idées néo-malthusiennes dont l’anarchiste Paul Robin était alors le propagandiste le plus en vue. Dès septembre 1898, Le Libertaire ouvrit ses colonnes à celui-ci et, à partir de 1908, une rubrique régulière « Bloc-notes néo-malthusien » y trouva place.

Le 15 septembre 1904, aux cotés de C. Malato, Almereyda, Pedro Vallina et Henriette Hoogeven, il fut l’un des orateurs au premier meeting tenu à la salle des sociétés savante par l’Association internationale antimilitariste (AIA).

La Ruche

Convaincu, comme la plupart des anarchistes, que « tant vaut le milieu, tant vaut l’individu », S. Faure décida de consacrer une partie du produit de ses conférences à fonder une école « organisée pour l’enfant » alors que l’école chrétienne est « organisée par l’Église et pour elle » et que l’école laïque est « organisée par l’État et pour lui ». L’école devait répondre à deux objectifs : « Préparer les enfants, dès leurs premiers pas dans la vie, aux pratiques de travail, d’indépendance, de dignité et de solidarité d’une société libre et fraternelle. Prouver, par le fait, que l’individu n’étant que le reflet, l’image et la résultante du milieu dans lequel il se développe… et que, à une éducation nouvelle, à des exemples différents, à des conditions de vie active, indépendante, digne et solidaire, correspondra un être nouveau, actif, indépendant, solidaire, en un mot, contraire à celui dont nous avons sous les yeux le triste spectacle ». Et en janvier 1904, il loua une propriété de 25 hectares au Pâtis, située à trois kilomètres de Rambouillet. Le domaine comprenait un bâtiment assez vaste, un grand jardin potager, des bois, des prairies et des terres arables. Une quinzaine de collaborateurs, vivant en communisme et sans appointements, présidaient aux études et aux travaux en atelier et aux champs de vingt à quarante garçons et filles orphelins ou enfants en situation familiale et sociale difficile. Parmi ces collaborateurs on peut citer entre autres Stephen Mac Say, la famille Casteu, Casimir Albenque (atelier de menuiserie), Delaunay, Guentcho (atelier de musique), Maxime Olivier (arelier de menuiserie), Pierre et Anna Narcisse, Georges Houllé (potager), Julia Bertrand (institutrice), Tibaldi (atelier d’imprimerie), Marcel Voisin Mazurka (atelier de dessin et peinture), Lucien Brandt, Rose Herse, Henri Einfalt, Jeanne Lebesne, Colombo (atelier de serrurerie), Pietro Morbo (atelier d’imprimerie) et Jean Marquet (atelier de reliure).

Atelier de reliure de la Ruche

Un budget annuel de 50 000 F environ permit le fonctionnement de La Ruche, cette « école de l’avenir » dont S. Faure comblait le déficit annuel d’une trentaine de milliers de francs… Chaque année, au mois d’août généralement, se déroulait la fête annuelle de La Ruche où se pressaient en grand nombre gens du pays et militants syndicalistes, libres penseurs et anarchistes. Pendant les mois d’été les enfants partaient en vacances en groupe et la chorale de La Ruche se produisit dans de nombreux lieux en France, en Suisse et même à l’été 1914 en Algérie.

Le 20 septembre 1911 lors d’une soirée populaire tenue au Palais du travail, rue de Belleville, au profit de La Bataille syndicaliste, il avait déclaré qu’il fera tout pour s’opposer lui-même au départ à la guerre de ses 40 enfants » mais que « néanmoins il les livrerait volontiers à l’insurrection finale, à la guerre contre le capital, qui devra laver toutes les souillures des guerres passées et présentes ».

En décembre 1911, il amena à Marseille, les enfants de La Ruche qui se produisirent dans un concert donné au Théâtre Chave. La guerre mit fin à l’expérience et « la Ruche » fut dissoute en février 1917. Les résultats ne furent pas à la hauteur des espérances de changer la mentalité humaine, encore que S. Faure estimât toujours en 1917 (Cf. Ce qu’il faut dire 3 mars) : « C’est en révolutionnant l’éducation qu’on révolutionnera le milieu social ». Son intérêt pédagogique fut par contre certain et nombre des idées prônées sont aujourd’hui couramment reprises (cf. La Ruche, son but, son organisation, sa portée sociale, 1914). Parallèlement Sébastien Faure avait publié un Bulletin de la Ruche dont une première série publiée entre 1906 à 1908 a compté au moins 3 numéros, puis une deuxième série imprimée sur les presses de l’école de 10 numéros entre le 10 mars et le 25 juillet 1914. Comptant rapidement un millier d’abonnés, le Bulletin comptait de nombreux collaborateurs dont Charles A. Laisant, Eugénie Casteu, Léon Rouget, Georges Yvetot, Jean Marestan et Madeleine Vernet. On y trouvait régulièrement une chronique pédagogique, des notes sur l’hygiène et la médecine rédigées par les docteurs Mignon et Elossu, et dans chaque numéro une chanson avec paroles et musique. Sébastien Faure raconta la fin de cette expérience en ces termes : « La guerre, la guerre infâme et maudite a tué la Ruche (elle a tué tant de gens et de choses !). Seul le produit de mes conférences la faisait vivre et, durant les hostilités, il était ordonné aux uns de tuer ou de se faire tuer et interdit aux autres de parler. Aussi longtemps que nous avons pu, nous avons, mes collaborateurs, nos enfants et moi, prolongé l’existence de la Ruche, bien que cette existence soit devenue de jour en jour plus difficile et plus précaire. Mais dès le commencement de l’hiver 1916-1917, il parut certain que de cete lutte obstinée, nous sortirions définitivement vaincus… A la Ruche il devenait impossible de se ravitailler suffisamment, notamment en charbon et il nous fallait réserver aux besoins de la cuisine le peu de ce produit… Notre chère et familiale demeure ne pouvait plus lutter contre la rigueur d’une température hivernale et dès que la nuit tombait, nos enfants… se blottissaient sous l’épaisseur de chaudes couvertures… il fallut bien se rendre à l’évidence et nous séparer d’eux. Ceux qui avaient encore une famille regagnèrent celle-ci. Je pris toute disposition nécessaire pour que les autres trouvent asile dans les milieux amis. Aucun ne resta à l’abandon. Un à un nos collaborateurs se dispersèrent. Ce fut pour tous, petits et grands, une douloureuse séparation… En février 1917, la Ruche mourut victime comme tant d’autres œuvres amoureusement édifiées, de la guerre tant abhorrée ».

Membre de la Franc Maçonnerie, dont il démissionnera en 1914, S. Faure aurait eu l’intention de créer en 1906 un phalanstère (cf. La revue Maçonnique, mars 1906).

La déclaration de guerre en 1914 ne troubla pas seulement la vie de la « Ruche » mais ébranla le mouvement ouvrier dans son ensemble. De nombreux leaders se prononcèrent finalement, avec nuances ou pas, pour la guerre du Droit. S. Faure, sans prôner à proprement parler une lutte antimilitariste, adopta sans ambiguïté une attitude pacifiste en lançant en janvier 1915 Vers la Paix (Rambouillet numéro unique, 4 p.) appel aux socialistes, syndicalistes, révolutionnaires et anarchistes, dans le but de susciter un courant pacifiste dans les masses et afin que les pays neutres puissent proposer leur médiation. Largement diffusé dans les tranchées, cette publication lui valait d’être convoqué par le ministre de l’Intérieur Malvy qui le menaça de poursuivre tous les soldats ayant reçu le tract et dont les lettres à S. Faure avaient été interceptées par la sureté militaire et qu’il risquait de voir traduire en conseil de guerre ceux de ses camarades mobilisés qui suivraient ses conseils, S. Faure renonça momentanément à son projet après avoir publié un dernier tract intitulé Pourquoi je cesse ma campagne contre la guerre. Mais, en avril 1916, il fondait, avec Mauricius, Ce Qu’il Faut Dire(Paris, 83 numéros du 2 avril 1916 au 22 décembre 1917). Le journal, qui était régulièrement amputé d’une bonne partie de ses textes par la censure, connut un certain succès puisque l’année suivante il tirait à près de 20 000 exemplaires, comptait 2 000 abonnés et voyait se constituer à Paris, en banlieue et en province des groupes d’Amis de CQFD. C’est dans les bureaux du journal, 69 rue de Belleville, qu’en 1916 fut reconstitué le comité de l’Entraide dont R. Péricat fut nommé responsable et poste qu’il exerça jusqu’à son arrestation en 1928 et son remplacement par J. B. Vallet (cf. article de Le Meillour in Le Libertaire, 4 janvier 1925).

Durant les vingt années de l’entre-deux guerres, S. Faure, déjà âgé, faisait figure d’ancien et de conseiller auprès des compagnons et, tout en participant personnellement au mouvement et à ses congrès, il poursuivit, comme il l’avait toujours fait d’ailleurs, une action personnelle. On peut estimer qu’elle fut marquée essentiellement par deux faits. Sur le plan de l’édition, par la publication de l’Encyclopédie anarchiste de 3 000 pages, achevée en 1934 dans sa première partie — d’autres ensembles avaient été prévus : historique, biographique qui ne purent être réalisés. Comme pour l’essai éducatif de La Ruche, ce fut le produit des conférences qui, sur le plan financier, permit de mener à bien l’entreprise. Qu’on en juge par ce seul chiffre : une série de six conférences données à Paris en 1930 rapporta 14 625 f de bénéfice (cf. Le Libertaire du 29 novembre). S. Faure sut faire appel à toutes les familles anarchistes pour la rédaction de l’Encyclopédie qui constitue quantitativement et qualitativement une grande œuvre. Il fut également le fondateur de l’imprimerie La Fraternelle.

En juillet 1923, lors d’une réunion du groupe du XIIème arrondissement de l’UA, et à propos du Libertaire, il avait proposé l’émission de 1500 actions de 100 francs remboursables en 6 annuités avec intêret facultatif de 5%, proposition qu’il avait été décidée de soumettre à l’approbation d’un congrès. A cette même réunion Sébastien Faure avait donné son adhésion au groupe.

Les 12-14 juillet 1926, lors du congrès tenu par l’Union anarchiste (UA) à Orléans, il avait été nommé responsable, sans rétribution, de la rédaction du Libertaire.

Sur le plan de la doctrine, S. Faure, qui avait été en 1920 l’un des fondateurs de l’Union Anarchiste (UA) intervint lorsque certains militants, à la suite des Russes exilés, P. Archinov et N. Makhno notamment qui considéraient que la très insuffisante structuration du mouvement expliquait pour une grande part ses défaites face aux bolchéviks, conseillèrent aux militants français de discipliner l’Union anarchiste sur le plan de la théorie et de l’action. S. Faure prit alors ses distances à l’automne de 1928 et préconisa « La synthèse anarchiste, opposant le resserrement de tous les éléments libertaires au groupement par tendance unique » (lettre de S. Faure citée dans Le Libertaire du 16 novembre 1928). Il milita alors à l’AFA (Association des Fédéralistes anarchistes) qui regroupait les militants opposés aux nouveaux statuts de l’Union Anarchiste Communiste et collabora à son organe La Voix libertaire (Limoges, 1929-1939). Il prônait ainsi non la synthèse des théories anarcho-syndicaliste, communiste libertaire, et individualiste anarchiste, mais la coexistence dans une même organisation de tous ceux qui se réclament, sous quelque forme que ce soit, de l’idéal anarchiste. Un rapprochement se fit vers 1930, mais S. Faure continua à soutenir les deux organes et à leur apporter sa collaboration. L’opposition avait été sévère ainsi que l’avait exprimé le 3 décembre 1928, dans un procès-verbal, la commission administrative de l’Union anarchiste communiste révolutionnaire ralliée au « plateformisme » qui caractérisait ainsi Sébastien Faure (cf. Le Libertaire du 7) : « Il lui a plu de renier quarante années de propagande en se mettant à la remorque des « amour-libristes » et de tous les antirévolutionnaires qu’un mouvement anarchiste traîne avec lui ».

S. Faure ne milita pas pendant un demi-siècle sans encourir un certain nombre de condamnations politiques, toutes antérieures à la Première Guerre mondiale. On en trouvera la liste à Arch. PPo. B a/1660. Deux faits d’une autre nature lui valurent six et huit mois de prison : 28 janvier 1918 et 15 juin 1921. Il s’agit d’affaires de moeurs (pédocriminalité). La première entraîna la publication par ses amis d’une brochure parue en 1919 : Une infamie, Les dessous d’une odieuse machination. L’affaire Sébastien Faure . S. Faure s’expliqua sur la seconde dans un article du Libertaire du 23 septembre 1921 intitulé « Je sors du tombeau (pour avoir connaissance des faits, on pourra se reporter au dossier d’archives PPo B a/1704). Après sa libération, Sébastien Faure alla demeurer, 10, rue Pierre-Nys, sous le nom de Simon Faber. Il y resta deux ans. Jeanne Humbert, qui a bien connu Sébastien Faure et lui a consacré plusieurs études, écrit dans l’ouvrage cité aux sources : « J’avoue sincèrement que les accusations, à plusieurs reprises, dont mon cher vieil ami fut l’objet, et les dénégations motivées qu’il y opposa me laissèrent perplexe » (cf. p. 203). Elle ajoute : « Qu’y a-t-il de si grave là-dedans ? ».On ne pouvait passer ces incidents sous silence. (Voir le dossier Sébastien Faure et la pédophilie in [Archives anarchistes — >https://anarchiv.wordpress.com/sebastien-faure-et-la-pedophilie/] et article de Guillaume Davranche in Alternative Libertaire, février 2023).

Dans les années 1930 il résidait 10 rue Charles Friedel à Paris 20e et figurait sur la liste de vérifications de domiciles anarchistes.

Au moment de la révolution espagnole, il participa à de nombreux meetings en faveur du mouvement libertaire, collabora à L’Espagne antifasciste (Bordeaux, 1936-1937) et fit plusieurs voyages en Espagne. Il fut également un des membres du Comité de patronage de la Solidarité Internationale Antifasciste (SIA). En juillet 1937 il avait publié sous le titre La pente fatale, dans Le Libertaire un des rares articles critiquant la tactique gouvernementale de la CNT-FAI.

Réfugié à Royan en avril 1940 ave sa femme, avec laquelle il avait repris la vie commune après quarante ans de séparation, Sébastien Faure y vécut deux années malheureuses, loin de ses amis, « vieilli, hors d’usage, fini », comme il l’écrivait à Eugène Humbert le 31 janvier 1941. En 1942, il envisageait de regagner Paris, mais sa santé précaire le contraignit à demeurer. On connaît son état d’esprit par la publication d’un certain nombre de ses lettres (cf. La Fin douloureuse de Sébastien Faure, Paris, 1957, 160 p., introduction de P. Lentente et A. Lapeyre). A la libération, Simone Larcher écrivait à ce propos : « Il est mort bien triste… il était réfugié à Royan, où sa femme possédait une petite maison. Entouré jusque là d’amis qui créaient autour de lui cette chaude atmosphère de camaraderie et d’amitié qu’il aimait tant, il se retrouvait seul avec sa femme dans cette petite ville de province. Personnellement on ne lui fot rien. Mais tous ceux qui étaient en rapport avec lui…étaient convoqués au commissariat de police où on leur « conseillait » de ne point fréquenter l’anarchiste Sébastien Faure. Il restait seul… la barbarie hitlérienne qui s’étendait lentement sur toute la France jusqu’au point de presque l’étouffer, le peinait terriblement. On ne sentait pas encore à cette époque sourdre les mille mouvements de résistance à l’oppression que les révolutionnaires appelaient de tout leur cœur. On avait l’impression d’une passivité, d’une résignation générale… Et notre vieux Sébastien mourut, persuadé qu’un retour vers l’obscurantisme, prenait corps, criant pourtant dans ses dernières lettres, que la liberté seule pouvait sauver les hommes et que l’anarchisme restait la vérité vers laquelle nous devions continuer à marcher. » (cf. Ce qu’il faut dire, n°1, mi-décembre 1944). Il aurait laissé ses « dernières pensées », le manuscrit de deux livres écrits pour les jeunes. C’est du moins ce qu’il avait annoncé à ses amis, mais ceux-ci ne les trouvèrent point lorsqu’ils se présentèrent et les demandèrent à sa femme

A la libération à Lyon en 1944 avait été constitué la Société des Amis de Sébastien Faure dont le bureau comprenait : Valentin Buatois (président), Benoit Perrier (secrétaire) et Claude Badin (trésorier). Parallèlement se constituait en région parisienne un autre groupe d’amis dont le secrétaire était Pierre Lentente et le trésorier Louis Chauvet. Le 24 juin 1945 les deux groupes fusionnaient et établissaient les statuts de la Société des Amis de Sébastien Faure et ses buts : organiser partout où celà serait possible des conférences et causeries pour faire connaître sa vie et son œuvre et la réédition et diffusion de la plupart de ses textes.

En 1958, sur l’initiative de Charles Auguste Bontemps la Société devenait La Ruche culturelle qui regroupera dans les années suivantes autour de May Picqueray les artistes, auteurs et propagandistes libertaires et les amis de S. Faure.

A l’automne 1993 à l’initiative de la Libre Pensée girondine et du groupe Sébastien Faure dont le secrétaire était Gérard Escoubet, la tombe de Sébastien Faure située au cimetière des tilleuls de Royan, était restaurée. Une plaque en marbre noir reprenant l’épitaphe d’origine « A Sébastien Faure le grand orateur libertaire et libre penseur, ses compagnons d’aujourd’hui pour ceux de demain, 14 juillet 1942 », était apposée.

ŒUVRE : — Féodalité ou révolution : le machinisme et ses conséquences (1891) ; — L’Anarchie en cour d’assises (1891) ; — La Famille (Saint-Josse-Ten-Noode, Brochure n°1, 1893) ; — La douleur universelle (1895) ; — Le problème de la population (1908 ?) ; Les Crimes de Dieu ; Réponses aux paroles d’une croyante (1909) ; — 12 preuves de l’inexistence de Dieu ; — Mon Communisme (1921) ; — Propos Subversifs (12 fascicules reproduisant 12 conférences données à Paris entre novembre 1920 et février 1921) ; — Mon opinion sur la dictature (Bibliothèque de propagande anarchiste, 1921) ; — Les anarchistes : qui nous sommes, ce que nous voulons, la révolution (1924 ?) ; — La Ruche (1927) ; — La Synthèse anarchiste (1928) ; — La Liberté, son aspect historique et social (1929) ; — L’orateur populaire (1932) ; — La véritable révolution sociale (avec L. Barbedette, V. Méric et Voline, 1933) ; — La naissance et la mort des dieux (1934) ; — Le Dieu que je nie et combats (Collection Ce qu’il faut dire, 1946) ; — L’imposture religieuse. Pour une vue d’ensemble et quasi exhaustive, on se reportera à Hem Day, Essai de bibliographie sur l’œuvre de Sébastien Faure, Paris-Bruxelles, 1961, 16 p.

Discographie : — La Naissance et la mort des dieux (disque Régence, 45 T.) ; — S. Faure parle, S. Faure chante (disque La Voix des nôtres, 45 T.)

Presse : Outre les titres cités dans la notice S. Faure a collaboré à de très nombreux périodiques libertaires et syndicalistes dont : — Action révolutionnaire (Lyon, 1902) — Almanach des ennemis de l’autorité pour 1913 (Paris, 1912) — L’Attaque (Paris, 1888-1890) — La Bataille syndicaliste (Paris, 1911-1915) — Le Batailleur (Lille, 1900) — Ca ira (Agen, 1931-1932) — Le Combat (Tourcoing, Lille, 1905-1914) — Le Combat social (Limoges, 1907-1909) — Le Combat syndicaliste (Lyon, Paris, Limoges, 1926-1939) — Controverses (Paris, 1932-1934) — Le Droit de Vivre (Paris, 1898) — L’Émancipation (Bruxelles, 1901-1902) — L’En dehors (Paris, 1891-1893) — Génération Consciente (Paris, 1908-1914) — Germinal (Amiens, 1904-1914) — Le Grand Soir (Arras, 1911-1914) — Harmonie (Marseille, 1891-1893) — L’Idée libre (Agen, 1896) — L’Idée libre (Paris-Herblay, 1911-1940) — L’Incorruptible (Paris, 1897) — L’Insurgé (Paris, 1925-1926) — Le Libertaire (1895 — 1914, 1923-1939) — Lucifer (Bordeaux, 1921-1931, 1934-1935) — La Muse rouge (Paris, 1922-1934) — Nos chansons (Paris, 1918-1930) — Notre Voix (Paris, 1919-1920) — La Nouvelle Humanité (Paris, 1905) — L’œuvre Sociale (Marseille, 1895) — L’Ordre (Limoges, 1905-1907) — La Patrie humaine (Paris, 1931-1939) — Le Père Duchêne (Paris, 1896) — Le Plébéien (Ensival, 1895) — Régénération (Paris, 1896-1908) — Révolution (Paris, 1909) — La Revue anarchiste (Paris, 1922-1925) — La Revue Internationale Anarchiste (Paris, 1924-1925) — La Revue libertaire (Paris, 1893-1894) — La Rue (Paris, 1905) — SIA (Paris, 1938-1939) — La Torche (Moulins, 1909-1910) — Le Trait d’union libertaire (Paris, 1928) — La Voix libertaire (Paris, 1928-1929, puis Limoges, 1929-1939).


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