Eugenio Macchi avait dès l’âge de 12 ans émigré en Suisse pour travailler. Rentré en Italie à l’été 1907, il travaillait comme aide cuisinier dans une auberge milanaise, dont était rapidement licencié pour avoir « professé des idées anarchistes » et retournait en Suisse dont il était expulsé en décembre 1908 pour « incitation à la grève ». Il retournait alors en Italie dans sa famille à Gallarate. En 1909 il était arrêté à Gallarate pour avoir distribué des tracts lors d’un meeting de protestation contre l’exécution de Francisco ferrer en Espagne.
Appelé au service militaire en 1910, il profitait d’une permission en 1911 pour déserter et repartir en Suisse d’abord dans le canton de Berne puis à Locarno où il fondait un groupe anarchiste. Amnistié en 1914 il rentrait en Italie où lors de la première guerre mondiale il était appelé et désertait une seconde fois en avril 1915. Installé à Berne puis à Zürich, il était impliqué et arrêté en 1918 dans « l’affaire des bombes » avec Restelli et Francesco Ghezzi et condamné à 14 mois de prison.
Après une nouvelle amnistie, il s’installait à Milan où avec Restelli et Antonio Pietropaolo, il ouvrait Via Casale un petit atelier de mécanique qui allait devenir un lieu de réunion anarchiste. En novembre 1920 il participait avec Giuseppe Mariani et Giuseppe Boldrini à un transport d’armes et d’explosifs. Il fut ensuite le gérant du journal L’Individualista (Milan, 4 numéros du 1er février au 16 mars 1921) fondé par U. Fedeli, Bruzzi et F. Ghezzi et le gérant des deux derniers numéros de Umanità nova (23 & 24 mars 1921) au moment de l’attentat à la salle Diana. Coïnculpé dans l’attentat, E. Macchi fut condamné à 11 ans, 6 mois et 2 jours de réclusion et à 2 ans de surveillance spéciale pour « association de malfaiteurs et fabrication, détention et transport de bombes ». Il fut emprisonné à Favignata et à Turi.
Libéré à la fin janvier 1930, il émigra clandestinement à l’été d’abord en Suisse, puis embarqua à Cherbourg pour les Amériques. Installé à Montevideo sous la fausse identité d’Antonio Astaldi, il polémiquera dans les colonnes de L’Adunata dei refrattari avec de nombreux compagnons dont Luigi Fabbri sur leur attitude lors de l’attentat de la salle Diana.
E. Macchi aurait voyagé en 1956 en Italie où il aurait rencontré G. Mariani puis serait rentré à Montevideo où il est décédé le 11 juin 1970.