Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

MALBET, Julien, Eugène “René PRINCE” ; “Georges DESBOIS”

Né au Mans (Sarthe) le 15 mars 1899 — Agent technique ; fraiseur outilleur ; chauffeur — FAF — Barcelone (Catalogne) — Nanterre & Bois-Colombes (Hauts-de-Seine)
Article mis en ligne le 29 mai 2008
dernière modification le 5 août 2024

par R.D.

Le militant anarchiste Jules Malbet avait déserté lors de l’appel de sa classe en 1919. De 1919 à 1937 il allait désormais vivre sous l’identité d’un autre compagnon René Prince. Selon la police il était, sous ce nom, un des principaux responsables de la Fédération Anarchiste de langue française (FAF) et habitait avec sa compagne Cécile Larue dite Jeannette (née à Asnières le 9 décembre 1900) 25 rue de Suresnes à Nanterre. Il travaillait à cette époque à l’usine Simca de Naterre avant d’être embauché à Hispano-Suiza.

Au début de l’automne 1936 il partait comme délégué de la FAF pour l’Espagne où au Comité régional catalan de la Fédération Anarchiste Ibérique, il fut chargé de l’achat d’armes et de munitions (à Valence en septembre et octobre, à Paris en novembre) et collabora au Bulletin d’informations CNT-FAI. Début 1937, il fut suspecté par la police française d’avoir été mêlé avec 10 autres compagnons — dont les frères Roger et Raymond Pantais, Alphonse et Eugène Tricheux, Marcel Schlauder, etc. — à un vol d’armes (mitrailleuses, mousquetons, révolvers) commis dans la nuit du 5 au 6 février 1937 à l’école de cavalerie de Saumur (Maine-et-Loire) et dont certaines seront retrouvées lors de perquisitions au siège du Comité Espagne libre de Paris.

Après les affrontements de mai 1937 avec les staliniens, il avait été arrêté et emprisonné. Expulsé d’Espagne le 13 juin il retournait alors en France où il allait emprunter l’identité d’un autre camarade Georges Desbois. Il travaillait alors aux usines Samson de Boulogne-Billancourt et demeurait alors avec sa compagne 71 rue des Aubépines à Bois-Colombes où, jusqu’à la déclaration de guerre, ils hébergèrent le compagnon russe Alexandre Tamarov.

Jules Malbet, profitant d’une amnistie, ne reprit sa véritable identité qu’en septembre 1939 lors de la mobilisation. Il se présenta au bureau de recutement et fut alors arrêté, emprisonné à la Santé puis mobilisé au 3e Train automobile. Jules Malbet a été démobilisé le 12 juillet 1940 à Alès (Gard).

Après guerre Jules Malbet travaillait sous son véritable nom à l’usine Jaeger de Levallois-Perret. Demeurant rue de Courbevoie à Nanterre, son domicile figurait toujours sur la liste des domiciles à surveiller.


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