A la libération, Louis Malfant qui demeurait Boulevard Dambourg à Commentry (Allier), coordonait la 7e région de la Fédération anarchiste (FA). Il était également le responsable de la 4e Union régionale de la CNTF. Dès 1946 il s’occupait du groupe libertaire local qui se réunissait rue du Docteur Roux, disposant d’une bibliothèque de 400 ouvrages « à la disposition des militants et des sympathisants » (cf. Combat syndicaliste, 1er mai 1948) et le 30 octobre 1947 organisait à Commentry une conférence de Juhel ayant pour thème “La constitution de la CNT était-elle nécessaire ?”. Il travailait alors à l’usine Les Décolletages.
Le 23 octobre 1949 il avait été l’un des délégués — avec entre autres Guillier, Jeanne Fernandez, Amvarez de Montluçon, R. Dugne et Gomez de Clermont-Ferrand — au congrès tenu à Clermont-Ferrand de la 4e Union régionale de la CNTF.
Secrétaire du syndicat CNT de la métallurgie, Louis Malfant rapportait à cette époque dans les colonnes du Combat syndicaliste les progrès de la Confédération : « Un bon résultat que vient de remporter la section syndicale CNT de l’usine des décollectages. Malgré les ambûches (notre non représentativité nous donne du fil à retordre… !!) et les dufficultés de toutes sortes, nous avons pu tout de même présenter une liste homogène au premier tour des élections de délégués du personnel. Nous ne comptions guère sur un résultat si prometteur, notre section comptant bon nombre d’adhérents ne remplissant pas les conditions requises pour être électeurs. Et cependant le résultat doit nous stimuler. Voyez plutôt : inscrits, 183 ; votants, 124 ; bulletins nuls, 9. Délégués titulaires CGT, 63 voix, 3 sièges ; CNT, 52 voix, 3 sièges. Délégués suppléants : CGT, 60 voix, 3 sièges ; CNT, 55 voix et 3 sièges. Nous voici donc à égalité avec la CGT. Il nous reste maintenant à ne pas nous endormir sur ces lauriers. Bien au contraire ! Au travail, et sachons nous rendre digne de la confiance du personnel ».
La CNT qui disposait de locaux à la Bourse du travail de Commentry comprenait notamment un syndicat de la métallurgie et un autre de mineurs. Il y avait également dans la région des unions locales à Montluçon et Saint-Eloy-les-Mines et Malfant fit venir à Commentry plusieurs conférenciers tant libertaires comme Maurice Joyeux (le 8 février 1948) que de la CNT : le 20 avril 1949 avec Raymond Beaulaton de la Fédération des travailleurs du rail et le métallurgiste Edouard Rotot, secrétaire général de la confédération, puis avec le cheminot Lavigne et Paul Lapeyre.
Opposé à la tendance menée par Georges Fontenis (FCL), Malfant participa ensuite à la nouvelle Fédération anarchiste. Dans les années 1960-1980 il futt l’animateur du groupe Montluçon-Commentry et collabora au Monde Libertaire. Il organisa et présida de nombreuses conférences notamment avec Maurice Joyeux (le 17 avril 1960 sur « Albert Camus écrivain de la liberté, le philosophe, le moraliste, l’homme ») Maurice Laisant, Paul Lapeyre et M. Jpyeux (« Les anarchistes devant l’actualité, ce qu’ils sont, ce qu’ils proposent », tenue à l’occasion du Congrès de la FA à Montluçon le 20 mai 1961), de nouvceau M. Joyeux à Montluçon (le 21 avril 1962 sur « Les anarchistes et les syndicats »), etc.
Il avait également présidé le meeting du 1er mai 1962 de Montluçon où prirent la parole Aristide Lapeyre pour la Fédération anarchiste et Ramon Alvarez Palomo ppur la CNT espagnole.
Au début des années 1970, lors de la création de “l’atelier populaire” de Vichy pat Henri Terrenoire et d’autres qui contribuèrent à la publication du journal Le Débrédinoir (Moulins) et à une vaste mouvance libertaire dans l’Allier s’impliquant dans les luttes du Larzac, contre le nucléaire, de soutien aux objecteurs, etc., Louis Malfant, tout en gardant ses convictions, resta en retrait, se méfiant, à tort ou à raison de cette mouvance non structurée.