Né dans une famille très modeste qui tenait un café dans le quartier de Cuatros Caminos, Enrique Martin Hernanz avait adhéré très jeune au mouvement libertaire. Membre au début des années 1920 du même groupe que Madriles, il participa aux diverses conspirations contre Alphonse XIII ce qui lui valut d’être emprisonné. Au début de la République il fut membre du Comité pro-presos (aide aux prisonniers) clandestin de la CNT madrilène ce qui lui couta deux mois de prison. Soupçonné d’avoir participé à deux hold-up des groupes d’action, il fut emprisonné à nouveau pendant deux mois. En 1934 il émigrait à Barcelone.
Dès le coup d’État franquiste de juillet 1936 il s’intégrait à Barcelone aux Patrouilles de contrôle de l’organisation jusqu’à leur dissolution lors des événements de mai 1937. Il s’intégra ensuite avec l’instituteur José Magraña à diverses collectivités en Aragon qu’il dut abandonner lors de l’offensive stalinienne des troupes de Lister. Il se réfugia alors à la collectivité de Mayal dont il fut nomme sécrétaire. Lors de l’offensive fasciste sur la Segre, il retourna à Barcelone où il travailla comme électricien et fut le secrétaire du Comité d’une entreprise collectivisée.
Passé en France le 10 février 1939, il fut interné dans divers camps puis enrôlé dans une Compagnie de travailleurs étrangers pour aller effectuer des travaux de fortification en Alsace Lorraine. Fait prisonnier lors de la percée allemande du printemps 1940 il fut ensuite déporté au camp de concentration de Mauthausen (matricule 3231), dont il ne sortira, très diminué physiquement, qu’à la libération du camp en mai 1945.
Après plusieurs séjours en sanatorium, il s’installait à Bandol (Var) où il militait à la FL-CNT, à la Fédération Espagnole des déportés et internés politiques (FEDIP) et s’occupait plus particulièrement de l’aide aux emprisonnés en Espagne. Il est également l’auteur de plusieurs tableaux évoquant la déportation.
Enrique Martin Hernanz est décédé à Bandol le 1er janvier 1985.
Œuvres : — Recuerdos de un militante de la CNT (Barcelone, 1979) ; — Testimonio de un deportado (s.l., s.d., 1981 ?).