Dictionnaire international des militants anarchistes
Slogan du site

Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

MASSAGUER BRUCH, Lope « Fernando »

Né à Reus le 13 février (ou mai ?) 1913 — mort le 7 mars 1996 — Maçon — FAI — FEDIP — CNT — Barcelone (Catalogne) — Les Cabannes (Ariège)
Article mis en ligne le 23 juillet 2008
dernière modification le 5 août 2024

par R.D.
Llop Massaguer Bruch

Fils d’un ouvrier imprimeur, Llop dit Fernando Massaguer Bruch, qui travaillait comme maçon, était membre de la CNT et de l’Athénée libertaire de Sants (Barcelone) dès l’âge de 16 ans. Pendant la dictature de Primo de Rivera il fit partie des groupes d’action qui s’affrontaient aux pistoleros du Syndicat libre. Après la proclamation de la République il participa à de nombreuses actions de solidarité lors de grèves dures, ce qui lui valut d’être emprisonné trois ans.

Lors du déclenchement de la guerre civile, il fut milicien jusqu’à la militarisation des colonnes où il retourna à l’arrière et occupa divers postes de responsabilité dans l’organisation.

Exilé en France lors de la Retirada de février 1939 il fut interné avec notamment son compagnon Jeronimo Saus aux camps d’Argelès, du Barcarès et de Saint-Cyprien dont il ne sortit que fin 1939 après s’être engagé dans une Compagnie de Travailleurs étrangers. Lors du déclenchement de la guerre, il s’engagea dans un Bataillon de marche. Après la déroute française, il tenta vainement en juin 1940 à Dunkerque d’embarquer pour l’Angleterre et fut fait prisonnier par les Allemands qui le déportèrent au camp de concentration de Mauthausen où il arrivait le 13 août. Fernando Massaguer raconta l’anecdote suivante lors de son arrivée au camp : « Un allemand avait remarqué la bague que je portais. C’était une bague que j’avais faite avec une pièce de monnaie trouée et qui, bien polie, semblait être en or. Comme de toutes façons je pensais qu’à la fin on me l’enlèverait, je lui donnais. Il me demanda ma profession et m’envoya travailler à la construction de bâtiments et locaux pour les officiers allemands. Comme je connaissais bien mon boulot, je restais là et fut nommé responsable d’un groupe de travailleurs, échappant ainsi aux travaux dans la carrière et ses terribles escaliers où furent martyrisés tant de compagnons. Cette bague m’avait sans doute sauvé la vie ». Puis il fut transféré dans divers Kommandos à Gusen et à Ebensee.

Après la libération du camp le 5 mai 1945, il revenait en France et s’installait avec sa compagne Trinidad Ulldemolins (1912-1991) à Las Cabannes (Ariège) où il fut pendant plusieurs années le secrétaire de la FL-CNT en exil. Puis il remplaça Gironella comme secrétaire de la comarcale de l’Ariège jusqu’à son décès survenu en mars 1996.

Œuvre : — Mauthausen, fin de trayecto : un anarquista en los campos de la muerte (Ed. FAL, Madrid, 1997).


Dans la même rubrique

MARTY, Louis, Joseph

le 21 juin 2024
par R.D. ,
Dominique Petit

MATAMOROS, Armando

le 30 octobre 2023
par R.D.

MARZANI, Emilio

le 16 octobre 2023
par R.D.

MASRATI, Ugo

le 8 octobre 2023
par R.D.

MASNIAUD, Joseph

le 23 octobre 2022
par R.D.