Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

MERLI, Ulisse

Né à Bologne le 15 juin 1906 — Mécanicien — MCL — Bologne — Paris — Brest (Finistère) — Ravenne
Article mis en ligne le 31 juillet 2008
dernière modification le 12 juillet 2024

par R.D.

Ulisse Merli avait adhéré très jeune au mouvement anarchiste. Sa participation active à la propagande et à la lutte antifasciste, l’avait obligé, pour échapper à la répression, à partir pour la France en mai 1930. Installé à Paris il continuait de militer au sein des groupes anarchistes italiens ce qui lui valait d’être arrêté le 4 janvier 1932 avec Emanuele Granata, Edmondo Lelli et Amleto Lippi pour « activités subversives » et d’être l’objet le 8 janvier d’un arrêté d’expulsion. Le 1er juillet il était arrêté à Thionville (Moselle) et condamné à un mois de prison pour « infraction à l’arrêté d’expulsion ». Pour la même raison il était à nouveau condamné à la même peine à Paris le 2 novembre. Ulisse Merli gagnait alors Brest (Finistère) où il allait vivre sous une fausse identité pendant plusieurs années. On ignore s’il a été volontaire en Espagne pendant la guerre civile, toujours-est-il qu’un rapport de la police de Bologne (janvier 1938) indiquait que sa famille avait reçu une aide du Secours Rouge.

Ulisse Merli a été arrêté à Brest en novembre 1939 (ou avril 1940 ?) et interné au camp du vernet d’Ariège. Le 22 novembre 1941, la gendarmerie française le remettait à Menton aux mains des autorités italiennes. En février 1942 il était condamné à 4 ans d’internement à Ventotene. Los de la chute du régime fasciste en septembre 1943, et tandis que les autres prisonniers politiques étaient libérés, il subit le sort de la plupart des militants anarchistes et fut transféré au camp de Renicci di Anghiari (Arezzo) dont il parvint à s’évader. Après avoir gagné la Romagne, il s’intégrait avec son jeune frère Medardo à la résistance dans la 28e Brigade partisane Mario Gordini opérant dans la zone de Ravenne où il fit preuve d’un rare courage. Fait prisonnier par les fascistes et interné à Forli, il parvenait à s’évader avec l’aide de compagnons. A la libération de Ravenne, le 4 décembre 1944, il entra au Comité de Libération Nationale en tant que représentant du Mouvement Communiste Libertaire (MCL) qui venait de se constituer et se montrait favorable à une participation critique aux organismes politiques et syndicaux nés de la lutte partisane. A partir de janvier 1945 il fut le représentant du MCL au Comité syndical chargé de réorganiser la Chambre du travail de Ravenne. Il polémica à cette époque avec le militant libertaire Domenico Zavattero partisan de la participation des anarchistes aux élections pour la Constituante. Il abandonna ensuite semble-t-il tout militantisme et en 1946 retourna à Brest auprès de sa famille. Au début des années 1950 Ulisse Merli figurait toutefois toujours dans les souscripteurs réguliers de l’hedomadaire Umanità nova, organe de la Fédération Anarchiste Italienne (FAI).


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